Origine et signification
L'île Jésus est d'une longueur de 34 km de longueur et ne dépasse pas 10 km dans sa plus grande largeur. Elle est bornée par deux cours d'eau : la rivière des Mille Îles au nord et la rivière des Prairies au sud. Seconde île en superficie de l'archipel d'Hochelaga avec ses 242 km², elle s'étend au nord de l'île de Montréal et ne dépasse pas une cinquantaine de mètres au-dessus du niveau de la mer.
Un extrait des délibérations de la Compagnie de la Nouvelle-France révèle que le 15 janvier 1636, il fut accordé aux Jésuites « L'Isle qui sera appelée De Jésus proche de L'Isle de Montréal ». L'île tire donc son nom de celui de la Compagnie de Jésus, c'est-à-dire des Jésuites. Treize mois après la concession, soit le 4 février 1637, la même Compagnie de la Nouvelle-France demandait au gouverneur Charles Huault de Montmagny de faire reconnaître et mesurer l'île par des experts et de lui attribuer un autre nom. Île de Jésus, dans la pensée des membres de la compagnie de colonisation, devait être un nom temporaire. Aussi le gouverneur lui attribua-t-il son propre nom et ce, même avant le mandement du 4 février 1637 car, faisant allusion à un voyage dans cette région et, accompagné par le gouverneur en septembre 1636, le père Paul Le Jeune signale dans la Relation des Jésuites de 1637 la présence d'une autre belle et grande île nommée Isle de Montmagny. Le nom primitif a toutefois prévalu très tôt sur celui de Montmagny – bien que les Jésuites n'aient pas exploité leur seigneurie – et s'est perpétué jusqu'à nos jours, la particule en moins.
En 1670, l'île passa des mains des Jésuites à celles du conseiller du roi, François Berthelot, qui se la vit confirmer en 1672 par l'intendant Talon; à monseigneur de Laval en 1675, en échange de l'île d'Orléans et d'un paiement de 25 000 livres par Berthelot; enfin en 1680 au Séminaire de Québec qui la conserva jusqu'à l'abolition du régime seigneurial en 1854.
À cause des guerres iroquoises, le peuplement de l'île fut lent au cours du XVIIe siècle, continu et progressif après le Régime français et fulgurant après 1950. Outre Les Îles-Laval, les treize municipalités de ce territoire insulaire voué à l'agriculture, selon les vues du Séminaire de Québec, fusionnèrent en 1965 pour former la ville de Laval. Cette unification municipale contemporaine rappelle l'unité qui prévalait autrefois dans le monde rural, lorsque le seigneur, en l'occurrence le Séminaire de Québec, administrait l'île Jésus.
Sources
Noms et lieux du Québec, ouvrage de la Commission de toponymie paru en 1994 et 1996 sous la forme d'un dictionnaire illustré imprimé, et sous celle d'un cédérom réalisé par la société Micro-Intel, en 1997, à partir de ce dictionnaire.
Date d'officialisation
1968-12-05
Spécifique
Jésus
Générique (avec ou sans particules de liaison)
Île
Type d'entité
Île
Région administrative
Laval
Municipalité régionale de comté (MRC)
Hors MRC
Municipalité
Laval (Ville)
Code géographique de la municipalité
65005
Latitude Longitude (coord. sexagésimales)
45° 36' 38"
-73° 43' 24"
Latitude Longitude (coord. décimales)
45.61055
-73.72334
Carte topographique 1/50 000
31H/12
Carte topographique 1/20 000
31H/12-0102