Origine et signification Longue d'environ 140 km à partir de la confluence des rivières aux Mélèzes et Caniapiscau provenant respectivement de l'ouest et du sud, la rivière Koksoak coule d'abord vers le nord-est, puis vers le nord à partir de Kuujjuaq, avant de tomber dans la baie d'Ungava. Elle constitue en quelque sorte aujourd'hui le cours inférieur de la Caniapiscau que l'on désignait autrefois dans son ensemble (880 km) sous le nom Koksoak. À l'aval du village nordique de Kuujjuaq, elle atteint, sur une assez longue distance, au moins trois fois la largeur du Saint-Laurent vis-à-vis de Québec. Longuement décrite par le géologue Albert Peter Low en 1895, la rivière, qui traverse une zone de toundra arbustive, est peu profonde à sa tête où elle coule dans des matériaux meubles, puis elle occupe rapidement un large lit lorsqu'elle change son cours pour se diriger vers le nord.

Le nom Koksoak fut fixé par le Bureau géographique d'Ottawa en 1916, ou quelques années auparavant, en lieu et place de Big River ou South River. Cette dernière appellation était un emprunt au toponyme inattendu South Bay, employé pour désigner la baie septentrionale d'Ungava au début du XIX^e siècle (carte de Alexander Mackenzie et Aaron Arrowsmith, 1801). Le nom Koksoak existe au moins depuis le XIX^e siècle car W. H. A. Davies l'a utilisé devant les membres de la Quebec Literary and Historical Society en 1842, mais il remonte probablement au début du même siècle. Il appert, en effet, que des Frères Moraves – une communauté religieuse protestante – qui évangélisaient les Inuits de la région depuis le début du Régime anglais seraient à l'origine de Koksoak, graphie erronée du véritable terme inuit Kuujjuaq signifiant « la grande rivière ».

Sources

Noms et lieux du Québec, ouvrage de la Commission de toponymie paru en 1994 et 1996 sous la forme d'un dictionnaire illustré imprimé, et sous celle d'un cédérom réalisé par la société Micro-Intel, en 1997, à partir de ce dictionnaire.