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Commission de toponymie

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Salaberry-de-Valleyfield

Origine et signification La nouvelle ville de Salaberry-de-Valleyfield a été créée le 24 avril 2002. Elle est issue du regroupement de la municipalité de Grande-Île ainsi que des villes de Saint-Timothée et de Salaberry-de-Valleyfield. Le texte qui suit est celui qui avait été rédigé pour décrire l'ancienne ville de Salaberry-de-Valleyfield; nous vous invitons à consulter aussi les rubriques des deux autres anciennes municipalités.

Sise à 60 km au sud-ouest de Montréal, cette municipalité de la Montérégie occupe la partie ouest de la MRC de Beauharnois-Salaberry, à 22 km de la frontière ontarienne et à 35 km de celle qui sépare le Québec des États-Unis. Son territoire s'étend sur l'île de Salaberry. L'histoire locale débute avec la fondation de la paroisse de Sainte-Cécile au milieu du XIXe siècle, par suite de son détachement des territoires de Saint-Timothée et Saint-Stanislas. En dépit du fait que les gens d'alors avaient suggéré les dénominations de Notre-Dame-de-la-Victoire, Notre-Dame-de-la-Garde et Notre-Dame-de-la Conception, le nom de la patronne des musiciens a été retenu et a contribué au blasonnement des paroissiens en Siciliens... comprendre Céciliens! Tour à tour dénommés Knight's Point (un petit chantier ouvert au début du XIXe siècle avait pour promoteur un Hollandais du nom de Knight), Pointe-du-Lac (proximité du lac Saint-François), Pointe-aux-Voleurs (parce que des gens avaient jadis pillé une barge échouée près de la pointe), Sarenack, Saint-Cyriac (possible déformation de Sarenack), les lieux ont reçu leur nom présent en 1874 avec la création de la ville de Salaberry-de-Valleyfield. Au fil des ans, les municipalités de la paroisse et du village de Sainte-Cécile, respectivement créées en 1855 et 1913, de même que la municipalité du village de Nouveau-Salaberry, érigée en 1913, viendront élargir le territoire municipal. Suggérée par le maire d'alors, Marc-Charles Depocas, l'appellation se voulait un hommage à Charles-Michel d'Irumberry de Salaberry (1778-1829), héros de la bataille de la Châteauguay, remportée sur les Américains en 1813. L'élément Valleyfield a été par la suite ajouté, lequel a été emprunté à The Valleyfield Paper Mills, compagnie de Pencuik, comté de Midlothian en Écosse, établie en 1854 par Thomas F. Miller. Devenue dénomination courante de l'endroit, Valleyfield, – nom également retenu pour le bureau de poste en service depuis 1854 – par suite d'un savant jeu de traduction, a donné naissance au gentilé Campivallensien, largement répandu. En effet, on a transposé en latin les constituants de Valleyfield, en vallensis, petite vallée, et campi, champs, en anglais field. D'abord relais pour ceux qui remontaient le Saint-Laurent vers les Grands Lacs, Valleyfield recevait ses premiers habitants à la fin du XVIIIe siècle et ne comptait que 25 familles en 1817 avant de connaître une spectaculaire croissance démographique, grâce à l'établissement d'une papeterie en 1854, la première en Amérique du Nord. Cette année-là, l'endroit compte déjà 200 personnes. Par la suite, la Montreal Cottons Company, une filature, ouvrira ses portes et deviendra la Dominion Textile en 1948. Cette compagnie assurera longtemps la prospérité aux Campivallensiens. On ne saurait passer sous silence la construction, en ces lieux, entre 1779 et 1789, d'un canal au confluent du Saint-Laurent et de la rivière Delisle. Le premier canal de Beauharnois, dont les travaux débutent à partir de 1842, rendra inutile le canal de Valleyfield. L'omniprésence de l'eau (fleuve Saint-Laurent, canal de Beauharnois, lac Saint-François, baie Saint-François) vaudra à Salaberry-de-Valleyfield le surnom de Venise du Québec, en 1974. Depuis 1939, les plus importantes régates au monde en font la Capitale du nautisme, qui attire à cette occasion près de 200 000 personnes. Dotée d'un diocèse dès 1892, Salaberry-de-Valleyfield connaîtra une forte industrialisation à partir des années 1950. Cette ville entretient des liens avec Safi au Maroc dans le cadre d'un accord de jumelage.

Notice biographique

Charles-Michel d'Irumberry de Salaberry (Québec, 1778 – Chambly, 1829) est un militaire, un homme politique et un seigneur, qui s'est inscrit dans l'histoire nationale québécoise comme le héros de la bataille de la Châteauguay. Issu d'une famille seigneuriale proche des autorités coloniales, il obtient en 1794 un grade d'officier dans l'armée britannique grâce au patronage du prince Édouard-Auguste (1767-1820). D'Irumberry de Salaberry s'illustre lors de campagnes dans les Antilles et en Europe, gravissant rapidement les échelons. En 1810, il rentre au pays en tant qu'aide de camp du major-général Francis de Rottenburg (1757-1832). 

Au printemps 1812, alors qu'une invasion des colonies britanniques nord-américaines par les États-Unis est pressentie, le gouverneur général, George Prevost (1767-1816), confie à d'Irumberry de Salaberry la mission de lever un corps d'infanterie légère au sein de la population du Bas-Canada. Cette unité d'élite de la milice prend le nom de Voltigeurs canadiens. Après le déclenchement de la guerre de 1812 (de 1812 à 1815), d'Irumberry de Salaberry et ses voltigeurs sont chargés de défendre la frontière du Bas-Canada. Aidés de guerriers mohawks, ils repoussent une première incursion américaine lors la bataille du Moulin de Lacolle, en novembre 1812. 

Le 26 octobre 1813, d'Irumberry de Salaberry entre dans la légende. Ayant établi de solides positions défensives sur la rive sud de la rivière Châteauguay, près d'Ormstown, et multipliant les stratagèmes afin de créer l'illusion qu'il dispose d'une force plus nombreuse, il met en déroute l'armée américaine bien qu'il soit à la tête de seulement quelques centaines de voltigeurs, de miliciens et d'alliés autochtones. Si les prétentions de George Prevost voulant que 300 Canadiens aient repoussé 7 000 Américains contribuent aussitôt à construire le mythe entourant la bataille de la Châteauguay, le triomphe de d'Irumberry de Salaberry et de ses hommes, qui a préservé Montréal d'une offensive majeure, n'en demeure pas moins décisif. 

D'Irumberry de Salaberry est promu lieutenant-colonel en 1814, mais il quitte l'armée peu après la fin du conflit, aigri par les efforts de George Prevost afin de lui voler le mérite de la victoire de la Châteauguay. En récompense de son haut fait militaire, il est néanmoins décoré de l'ordre du Bain en 1817, puis nommé au Conseil législatif en 1818. Parallèlement à sa carrière publique, d'Irumberry de Salaberry s'établit à Chambly, où il acquiert une propriété foncière importante et devient un homme d'affaires prospère. 

Déjà hissé au rang de héros populaire de son vivant, d'Irumberry de Salaberry est demeuré une figure emblématique de la guerre de 1812 à travers les époques.

Sources

Noms et lieux du Québec, ouvrage de la Commission de toponymie paru en 1994 et 1996 sous la forme d'un dictionnaire illustré imprimé, et sous celle d'un cédérom réalisé par la société Micro-Intel, en 1997, à partir de ce dictionnaire.
Dictionnaire biographique du Canada (consulté en juin 2023)
Répertoire du patrimoine culturel du Québec (consulté en juin 2023)
Site Web de l'Assemblée nationale du Québec (consulté en juin 2023)
Site Web de l'Encyclopédie canadienne (consulté en juin 2023)

Date d'officialisation 2002-06-11

Spécifique Salaberry-de-Valleyfield

Générique (avec ou sans particules de liaison)

Type d'entité Ville

Région administrative Montérégie

Municipalité régionale de comté (MRC) Beauharnois-Salaberry

Municipalité Salaberry-de-Valleyfield (Ville)

Code géographique de la municipalité 70052

Latitude               Longitude (coord. sexagésimales) 45° 15' 19" -74° 07' 53"

Latitude               Longitude (coord. décimales) 45.25539 -74.13155

Carte topographique 1/50 000 31G08

Carte topographique 1/20 000 31G08 -0102

Anciens noms

  • Grande-Île  (Municipalité)

    Il est à noter que cette municipalité n'existe plus depuis le 24 avril 2002. En effet, à cette date, la municipalité de Grande-Île ainsi que les villes de Saint-Timothée et de Salaberry-de-Valleyfield se regroupaient pour constituer la nouvelle ville de Salaberry-de-Valleyfield. Le nom Grande-Île a toutefois été préservé et il identifie maintenant un secteur correspondant au territoire de l'ancienne municipalité du même nom. Le texte qui suit est celui qui avait été rédigé pour décrire l'ancienne municipalité de Grande-Île. La municipalité de Grande-Île est sise du côté nord de l'île de Salaberry colonisée dès 1798, depuis la voie ferrée jusqu'au pont Monseigneur-Langlois, tout près de Salaberry-de-Valleyfield, en Montérégie. Elle doit sa dénomination à l'île, entourée des eaux du Saint-Laurent, sur laquelle elle se situe, anciennement identifiée comme la Grande île de Salaberry. Son érection remonte à 1932. Le gentilé ancien qui en avait été tiré, Grand-Îlain, était caractérisé par l'absence de e pour le constituant Grande, suppression probablement motivée par la prédominance du genre masculin, particulièrement à la forme plurielle. Toutefois, en 1989, les autorités municipales consacraient la forme moins problématique Grandilois. L'omniprésence de l'eau favorise la tenue de régates, de parties de pêche et la navigation de plaisance, activités couplées à une infrastructure industrielle et commerciale importante.

  • Saint-Timothée  (Ville)

    Il est à noter que cette ville n'existe plus depuis le 24 avril 2002. En effet, à cette date, les villes de Saint-Timothée et de Salaberry-de-Valleyfield ainsi que la municipalité de Grande-Île se regroupaient pour constituer la nouvelle ville de Salaberry-de-Valleyfield. Le nom Saint-Timothée a toutefois été préservé et il identifie maintenant un secteur correspondant au territoire de l'ancienne ville du même nom. Le texte qui suit est celui qui avait été rédigé pour décrire l'ancienne ville de Saint-Timothée. Cette ville a été implantée à peu de distance à l'est de Salaberry-de-Valleyfield, à l'endroit où le Saint-Laurent se rétrécit pour former les rapides des Cèdres, longs de 3 km jusqu'à Melocheville. Avoisinant au sud Saint-Louis-de-Gonzague, le territoire faisait partie du secteur de Helenstown dans la seigneurie de Beauharnois, propriété d'Alexander Ellice en 1795. Le premier colon à s'installer à cet endroit, originaire de la Côte-de-Beaupré, arrive en 1780. Il sera rejoint à la fin du XVIIIe siècle par quelques familles de telle sorte qu'en 1817 on dénombre plusieurs habitants. En 1820, la fabrique de Saint-Timothée-de-Beauharnois est établie et la paroisse fondée trois ans plus tard. L'érection canonique de l'entité paroissiale de Saint-Timothée-de-Beauharnois survient en 1829, alors que la reconnaissance civile de la paroisse de Saint-Timothée s'effectue en 1835. L'appellation Saint-Timothée identifie le bureau de poste ouvert en 1851 et la municipalité de paroisse créée en 1855. Cette dernière prenait la relève toponymique de la municipalité de la paroisse de Saint-Thimothée, établie en 1845 et devenue partie de la municipalité du comté de Beauharnois en 1847. Ce village, « composé en grande partie de gens de métiers », en 1861, suivant Stanislas Drapeau, comptait déjà 600 habitants. En 1919, la municipalité du village de Saint-Timothée sera détachée de celle de la paroisse, ces deux territoires étant à nouveau réunis en 1990 à la faveur d'une fusion effective le 25 avril. C'est en 1994 que la municipalité de Saint-Timothée deviendra officiellement une ville. Les Timothois doivent leur nom collectif à un disciple de saint Paul qui a vécu entre 26 et 97 de notre ère. D'abord païen, il se convertit à l'occasion du passage de Paul à Lystres vers 47 et devient son compagnon de voyage à compter de 52. Vers 63, on le retrouve à la tête de l'Église. Il mourra lapidé en tentant d'empêcher les excès lors des fêtes de Diane à Éphèse. Le nom municipal originel témoigne de l'inclusion du territoire dans la seigneurie de Beauharnois concédée en 1729 à Charles de Beauharnois de La Boische et à son frère Claude de Beauharnois de Beaumont. Au début du XIXe siècle, on procède au creusement du canal de Beauharnois et le « Pouvoir », c'est-à-dire la centrale hydroélectrique de Saint-Timothée, sera construit en 1909 sur un canal originant du lac Saint-François. Il fermera ses portes en 1951. L'agriculture et la pêche constituent des activités importantes pour les gens de l'endroit qui peuvent observer plusieurs îles à proximité, notamment l'île des Sœurs, l'île des Frères, l'île Racicot, l'île Papineau et l'île aux Raisins.

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