Origine et signification
Plusieurs hypothèses, plus ou moins satisfaisantes, ont été avancées pour expliquer la dénomination Cloridorme attribuée à un canton (1871) et à une municipalité (1885) située dans la partie nord de la Gaspésie, près de Gaspé, et colonisée depuis 1838 par des gens venus de Montmagny. D'ailleurs, on a déjà avancé l'hypothèse que l'endroit devrait sa dénomination à l'un des premiers colons, Cloridan Côté, originaire de Saint-Thomas-de-Montmagny. Une mission répondant à l'appellation ultérieure de Sainte-Cécile-de-Cloridorme s'ouvre en 1853, devient paroisse en 1873 avec l'ouverture des registres et sera érigée canoniquement seulement en 1900. Il semble que personne ne connaît aujourd'hui la véritable origine ni la signification de ce toponyme. Même l'hypothèse présentée comme la plus plausible résiste mal à l'analyse. En effet, on croit que la concession, en 1707, à Charles Morin par le gouverneur Vaudreuil et l'intendant Raudot d'un territoire appelé Cloridan à la rivière Ristigouche, appellation qui, par modifications successives, aurait abouti à Cloridorme, fournirait l'explication définitive. Mais on a démontré que le déplacement de ce toponyme de la baie des Chaleurs à la côte nord de la Gaspésie apparaît sinon impossible du moins fort peu probable. Ce que l'on sait avec certitude, c'est que le nom était déjà en usage au cours du XVIIIe siècle comme en fait foi une carte anonyme de 1755, Les Cloridormes (sic) et qu'au XIXe siècle on soutenait que Les Chlorydormes identifient deux baies ouvertes sur le Saint-Laurent, du côté est, phénomène à rapprocher des rivières du Petit-Cloridorme et du Grand-Cloridorme. Le passage du pluriel au singulier ainsi que la fixation de la graphie actuelle se sont effectués à la fin du XIXe siècle. À cet égard, il n'est pas sans intérêt de signaler que le bureau de poste qui entre en service en 1872 portait le nom de Chlorydormes jusqu'en 1921, date à laquelle celui-ci est modifié en Cloridorme. Certains commentateurs soupçonnent une élucidation possible du côté des langues amérindiennes, sans pouvoir étayer leur intuition. Une légende célèbre, celle de Rose Latulippe, demeure attachée à ce toponyme, bien qu'elle ne soit pas exclusivement propre à Cloridorme. Cette jeune fille de 20 ans aurait dansé toute une soirée avec un élégant et mystérieux cavalier qui se révèle être Satan lui-même lorsque le curé le chasse à minuit d'un grand signe de croix. Les Cloridormiens gardent encore dans leur mémoire ce fait merveilleux qui leur rappelle une époque où la danse était considérée comme une faute morale.
Sources
Noms et lieux du Québec, ouvrage de la Commission de toponymie paru en 1994 et 1996 sous la forme d'un dictionnaire illustré imprimé, et sous celle d'un cédérom réalisé par la société Micro-Intel, en 1997, à partir de ce dictionnaire.
Date d'officialisation
1968-12-05
Spécifique
Cloridorme
Générique (avec ou sans particules de liaison)
Type d'entité
Municipalité de canton
Région administrative
Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
Municipalité régionale de comté (MRC)
La Côte-de-Gaspé
Municipalité
Cloridorme (Municipalité de canton)
Code géographique de la municipalité
03010
Latitude Longitude (coord. sexagésimales)
49° 11' 00"
-64° 50' 00"
Latitude Longitude (coord. décimales)
49.18333
-64.83334
Carte topographique 1/50 000
22H/02
Carte topographique 1/20 000
22H/02-0201