Origine et signification
Connue des Abénaquis modernes sous le nom de Madôbadzoak, à la rivière ridée, la rivière Gatineau, longue de 443 km, prend sa source dans le secteur du lac du Pain de Sucre, à environ 15 km au nord-est du lac Échouani et au sud du lac Radisson. Elle coule généralement vers le sud, traverse le réservoir Baskatong et termine sa course dans la rivière des Outaouais, entre Hull et Gatineau, en face d'Ottawa. Sur son parcours, s'étendent notamment la ville de Maniwaki, le hameau de Clément, le village de Wakefield et, à son embouchure, les villes de Hull et de Gatineau.
Le 4 juin 1613, Samuel de Champlain reconnaît cette «rivière qui vient du nord» mais ne lui donne pas de nom. Selon le Bulletin des recherches historiques (1895), l'arpenteur Noël Beaupré rédige le procès-verbal de la rivière le 3 février 1721, mais sans la nommer. Nous ne savons donc pas si le toponyme a réellement été utilisé au XVIIIe siècle. En 1783, dans un rapport adressé au gouverneur Haldimand, le lieutenant David Jones désigne la rivière sous la forme River Lettinoe. D'après Lucien Brault (Histoire de la Pointe-Gatineau, 1948), il s'agirait là de la première mention écrite du nom de la Gatineau. Sur les cartes de sa Relation écrite vers 1830, mais évoquant des événements vécus au début du XIXe siècle, le voyageur et marchand de fourrures Jean-Baptiste Perrault appelle la rivière «nàgàtinong» ou «àgatinung». Sur un plan du canal Rideau, dressé par le lieutenant-colonel John By en 1831, la rivière est appelée Gatteno. Enfin, «R. Gatineau» paraît sur la carte de William Henderson, en 1831, de même que sur celle de Thomas Devine, en 1861. Cette désignation rappellerait le souvenir d'un commerçant de fourrures du XVIIe siècle, Nicolas Gatineau ou Gastineau, dit Duplessis; habitant Trois-Rivières, il aurait fait la traite sur une rivière située entre l'Outaouais et le Saint-Maurice, qu'on avait pris l'habitude d'appeler la rivière à Gatineau. Selon Raymond Douville cependant, Louis (1674-1750) et Jean-Baptiste (1671-1750), fils de Nicolas, ont établi à la fin du XVIIe siècle un poste de traite, ou du moins un relais, sur une pointe située à l'embouchure de la rivière, site de la future Pointe-Gatineau. Il est probable, par conséquent, que le toponyme, étendu plus tard à la rivière, s'explique davantage par les fils Gatineau que par le père.
Sous l'angle du développement, il faut signaler le potentiel hydroélectrique de la rivière, qui a amené la construction de plusieurs barrages ou centrales, et l'importance de l'industrie forestière dans la vallée de la Gatineau. Un monopole de la coupe du bois avait même été accordé à un groupe d'Anglais entre 1832 et 1843, ce qui ralentit considérablement la colonisation du territoire environnant. Le parc de la Gatineau, qui couvre 356 km², occupe quant à lui une partie de l'interfluve de l'Outaouais et de la Gatineau. Administré par la Commission de la capitale nationale, un organisme fédéral, ce vaste parc, aux portes de Hull et d'Ottawa, comprend des zones vouées à la protection de l'environnement naturel et d'autres zones aménagées pour la récréation. Les premières acquisitions de terrain visant à le constituer remontent à 1938.
Sources
Noms et lieux du Québec, ouvrage de la Commission de toponymie paru en 1994 et 1996 sous la forme d'un dictionnaire illustré imprimé, et sous celle d'un cédérom réalisé par la société Micro-Intel, en 1997, à partir de ce dictionnaire.
Date d'officialisation
1968-12-05
Spécifique
Gatineau
Générique (avec ou sans particules de liaison)
Rivière
Type d'entité
Rivière
Région administrative
Outaouais
Municipalité régionale de comté (MRC)
Hors MRC
Municipalité
Gatineau (Ville)
Code géographique de la municipalité
81017
Latitude Longitude (coord. sexagésimales)
45° 27' 13"
-75° 41' 44"
Latitude Longitude (coord. décimales)
45.45361
-75.69556
Carte topographique 1/50 000
31G05
Carte topographique 1/20 000
31G05 -0202