Origine et signification Située sur l’île de Montréal, à l’est de l’arrondissement de Saint-Laurent, cette agglomération a été annexée à Montréal le 4 juin 1910 et est devenue le quartier d’Ahuntsic. Au cours des années, le territoire d’Ahuntsic s’est agrandi, ayant notamment fusionné avec les municipalités de Bordeaux et de Sault-au-Récollet en 1916. De nos jours, il constitue un secteur de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville de la ville de Montréal. Son nom rappelle le souvenir d’Ahuntsic.

Notice biographique

On sait vraiment peu de choses sur l’identité et les origines d’Ahuntsic (?-1625), sinon qu’il s’agissait probablement d’un jeune Français qui a passé les hivers de 1620 et de 1621 à Québec et qui a accompagné le père Nicolas Viel, récollet et missionnaire, en Huronie en 1623 et en 1624.

Ce personnage historique, dont le véritable nom est inconnu, portait le surnom wendat d’Auhaitsique ou d’Ahuntsic, qui signifie « petit et frétillant » et faisait référence à son agilité ou à sa vivacité. D’abord décrit comme un Français ayant reçu un nom wendat dans Histoire du Canada, ouvrage du missionnaire Gabriel Sagard publié en 1636, Ahuntsic est présenté différemment à partir de la fin du 17^e siècle. Ce jeune homme énigmatique est alors dépeint comme un « néophyte huron », c’est-à-dire un wendat devenu chrétien. Cette hypothèse, avancée par le père récollet Le Clercq dans son Histoire des colonies françaises en 1692, reste associée à Ahuntsic pour les siècles suivants, si bien qu’il devient un wendat dans la mémoire collective. Cette théorie est remise en question au 20^e siècle par l’historien Archange Godbout, qui rétablit l’identité française d’Ahuntsic. Selon lui, le jeune homme est bel et bien un Français arrivé au Canada en compagnie des Récollets et ayant adopté le mode de vie wendat. Malgré les différents travaux menés au fil des siècles, l’identité d’Ahuntsic demeure toujours incertaine.

Les sources s’accordent néanmoins sur le fait qu’au cours de l’été 1625, Ahuntsic et le père Viel, qui revenaient de la région des Grands Lacs, se sont noyés après que leur canot a chaviré dans la rivière des Prairies, près de l’endroit qui s’appelle aujourd’hui Rapides du Sault au Récollet. Il est à noter que certains auteurs ont évoqué l’hypothèse d’actes violents provoqués par des Haudenosaunis (Iroquois). Toutefois, des recherches récentes soutiennent qu’il s’agit d’une légende qui a commencé à circuler dès 1634 et que le chef algonquin Tessouat aurait inventé pour décourager les Français de se rendre en Huronie, dans la région des Grands Lacs. C’est en l’honneur d’Ahuntsic que le nom du village de Back River, à l’époque situé en banlieue de Montréal, a été changé en 1897 pour celui d’Ahuntsic. Cette localité a été annexée à Montréal en 1910 et son nom désigne aujourd’hui un quartier de Montréal.

Sources

Noms et lieux du Québec, ouvrage de la Commission de toponymie paru en 1994 et 1996 sous la forme d'un dictionnaire illustré imprimé, et sous celle d'un cédérom réalisé par la société Micro-Intel, en 1997, à partir de ce dictionnaire.
CORRIVEAU, Jeanne, « Un lieu, un nom. Ahuntsic, une double identité », Le Devoir, 2011-07-13, p. A2.
SAGARD, Gabriel, Le grand voyage du pays des Hurons suivi du dictionnaire de la langue huronne, édition critique de Jack Warwick, Montréal, PUM, 1998, p. 475 et 488.
LABARUSSIAS, J. « Les défis de la sauvegarde du patrimoine à la Société d’histoire d’Ahuntsic-Cartierville », Histoire Québec, vol. 24, n^o 2, 2018, p. 17-19.
Site Web de la Ville de Montréal (consulté en mars 2025)