Logo du gouvernement du Québec.
Commission de toponymie

Recherche avancée

Normes et procédures

Politique terminologique

La Commission de toponymie établit et normalise la terminologie géographique en collaboration avec l'Office québécois de la langue française.

La Commission limite l'exercice de son mandat à la terminologie associée directement à la toponymie.

Dans ce contexte, l'intervention normalisatrice de la Commission peut varier selon les catégories de toponymes. Ainsi, la conformité des termes utilisés pour caractériser les entités administratives avec les définitions reconnues est de rigueur; celles-ci constituent, pour les voies de communication et les entités artificielles, une référence privilégiée mais non obligatoire; en matière d'entités naturelles, la conformité aux définitions reconnues peut céder le pas à l'usage qui s'en écarte parfois.

Le niveau de normalisation recherché dépend aussi du secteur d'intervention. Ainsi, le vocabulaire qu'on utilise pour caractériser les types d'entités géographiques est l'objet d'une normalisation rigoureuse; la conformité des termes génériques aux définitions normalisées constitue une règle moins absolue; les termes qui entrent dans la composition des spécifiques ne font pas l'objet de normalisation au-delà des règles de correction grammaticale; enfin, le vocabulaire qui est propre à la recherche et à la gestion de la toponymie a été établi à des fins administratives.

En conclusion, la Commission de toponymie exerce son pouvoir de discrétion en officialisant les termes génériques et spécifiques des noms géographiques sur la base de critères essentiellement qualitatifs, alors qu'elle remplit son mandat régularisateur en normalisant les termes désignant les types d'entités sur la base de critères techniques ou fonctionnels.

Principes fondamentaux

Le langage géographique comprend le vocabulaire géographique général, qui fait partie de la langue commune ou de la langue de spécialité, et la toponymie, qui appartient au domaine de l'onomastique (science des noms propres).

La problématique de la terminologique géographique réside dans la recherche d'un équilibre satisfaisant entre les exigences de rigueur et d'authenticité. De cet équilibre dépend la qualité de la langue.

Les génériques toponymiques de souche vernaculaire composent un vocabulaire spontané dont le maintien est essentiel.

Il est par ailleurs tout aussi essentiel que chaque catégorie de lieu corresponde, dans le vocabulaire géographique, à un terme qui exprime adéquatement sa réalité.

Cadre d'application

Aspects juridiques

En vertu de la Charte de la langue française, article 125, paragraphe c, la Commission de toponymie et l'Office québécois de la langue française sont responsables conjointement du dossier de la terminologie géographique. La Commission limite l'exercice de son mandat à la terminologie associée directement à la toponymie.

Un terme défini peut faire l'objet d'avis de normalisation ou d'avis de recommandation; les premiers, en vertu des articles 113, paragraphe a, (l'Office québécois de la langue française doit normaliser et diffuser les termes et expressions qu'il approuve) et 125, paragraphe c, de la Charte (la Commission doit établir et normaliser la terminologique géographique en collaboration avec l'Office); les seconds, suivant le mandat général de la Commission et de l'Office en la matière.

La pertinence de se conformer à un avis de recommandation tient à l'autorité morale et professionnelle de la Commission et de l'Office quant à la terminologie géographique. La conformité aux avis de normalisation, dans les circonstances que l'article 118 énumère, comme les textes, les documents, l'affichage de l'Administration, etc., relève toutefois de l'obligation juridique.

Catégories de toponymes et de types d'entités

La politique terminologique s'applique à toutes les catégories de toponymes, mais ne les touche pas de la même manière.

Entités administratives et voies de communication : types d'entités et génériques

Les types d'entités administratives et les génériques de ces entités, de même que les types de voies de communication et les génériques odonymiques font à cet égard l'objet de normes spécifiques, parce que ces réalités doivent leur existence à des notions et à des dénominations consacrées par des institutions compétentes et enchâssées dans des lois, des décrets ou des directives administratives. La rigueur du cadre d'établissement et d'utilisation de ces réalités inspire la rigueur du traitement terminologique.

Entités naturelles et entités artificielles : types d'entités et génériques

Inversement, la Commission préconise l'emploi de mesures plus souples pour la terminologie des entités naturelles et de certaines entités artificielles qui, indépendantes de tout acte juridique quant à leur existence, ont donné lieu à une floraison de notions et de noms spontanés. Pour ces catégories, s'il demeure indispensable de connaître avec précision le type de lieu dont on parle, il se révèle généralement inapproprié de modifier le générique en usage.

Entités dépourvues de noms : choix des types d'entités et des génériques

Enfin, lorsqu'elle attribue un nom à un lieu qui en est dépourvu, la Commission accorde un soin particulier non seulement au choix du type d'entité géographique, mais également à celui de l'élément générique.

Secteurs d'intervention

Terminologie des types d'entités géographiques

Les catégories élémentaires du paysage ou types d'entités géographiques doivent pouvoir s'exprimer de façon transparente, afin que l'usager de cette terminologie connaisse le plus exactement possible l'objet évoqué par une description ou l'objet visé par une dénomination.

La Commission applique donc un traitement rigoureux aux termes choisis pour exprimer les réalités géographiques associées directement à la toponymie. Ces termes sont tous destinés à faire l'objet d'avis terminologiques de la part de la Commission de toponymie et de l'Office québécois de la langue française.

Terminologie des génériques

Noms d'entités administratives
Les génériques des noms d'entités administratives sont des termes qui font l'objet d'avis terminologiques.
Il peut toutefois arriver, à l'occasion, que le générique diffère du type d'entité en raison d'un usage courant exclusif ou s'il constitue une forme en usage abrégée ou raccourcie du type d'entité. Il peut se produire enfin qu'un générique diffère du type d'entité lorsqu'il est consacré par un texte juridique tout en n'étant pas le terme le plus approprié; la normalisation terminologique s'applique alors au terme qui exprime la nature du lieu, à savoir le type d'entité, plutôt que de toucher le générique.

Noms de voies de communication
Les types d'entités de cette catégorie font l'objet d'avis terminologiques; les génériques odonymiques correspondent généralement aux types d'entités. Lorsqu'elle officialise un toponyme, la Commission fait l'évaluation du générique en regard des avis terminologiques le concernant, et, en même temps, elle évalue les autres aspects du nom, à savoir son degré d'usage, sa valeur historique, son originalité, etc., de sorte qu'elle peut choisir d'accorder sa sanction à un toponyme dont le générique s'écarte de la norme, à la lumière d'une appréciation favorable des qualités du nom géographique dans son ensemble. C'est ainsi que les odonymes historiques conservent leur générique français d'origine, même si le terme ne correspond pas ou plus à la définition normalisée ou recommandée du type d'entité, cela en raison de la prépondérance de l'usage.

Noms d'entités artificielles
Les génériques des noms d'entités artificielles font l'objet d'avis terminologiques. Toutefois, lorsque l'entité est de petite dimension, que le générique du toponyme correspondant est d'usage courant et que son emploi n'est pas de nature à jeter de la confusion, celui-ci peut être différent du type d'entité.

Noms d'entités naturelles
Il est de règle de conserver les génériques français en usage pour les noms d'entités naturelles inventoriés.
Par ailleurs, lorsqu'un objet géographique est dépourvu de nom, le générique de ce dernier qui lui est donné par la Commission est conforme au type d'entité recommandé ou normalisé. Pour promouvoir la langue française du Québec en tant qu'élément du patrimoine, pour renforcer l'image suggérée par le lieu lui-même ou encore pour une meilleure intégration d'un toponyme créé aux éléments génériques présents dans le milieu, la Commission peut aussi choisir comme élément générique un terme géographique qui ne soit ni normalisé ni recommandé.

Terminologie des spécifiques

Sauf pour les termes de la langue générale qui entrent dans la composition des spécifiques de noms créés par la Commission, les avis terminologiques ne balisent pas le choix des éléments spécifiques.

Terminologique de la science toponymique et de la gestion de la toponymie

Ce secteur d'intervention recouvre l'ensemble des instruments de travail utilisés dans le traitement des noms géographiques ou dans la recherche sur ceux-ci. En tant que fondement d'une discipline scientifique, ce corpus terminologique fait l'objet d'attentions particulières.

Les Nations Unies ont préparé un glossaire de ces termes, le Glossaire de la terminologie toponymique, dans le dessein de donner à l'utilisation de cette terminologique une portée universelle.

Normes d'utilisation des avis de normalisation et des avis de recommandation

Avis de normalisation

On recourt aux avis de normalisation de préférence aux avis de recommandation dans les circonstances suivantes :

  • lorsque, dans une situation de concurrence de plusieurs termes pour le même sens, on désire privilégier l'un d'entre eux et écarter les autres;
  • lorsque, pour un même terme, on privilégie un sens à l'exclusion de tout autre.

Tout avis de normalisation est précédé d'un avis de recommandation pour une période minimale de douze mois, de façon à permettre au public de formuler ses commentaires le cas échéant. La normalisation devient effective après ce délai et le terme normalisé devient d'emploi obligatoire en vertu de l'article 118 de la Charte de la langue française.

Avis de recommandation

On recourt aux avis de recommandation de préférence aux avis de normalisation dans les circonstances suivantes :

  • lorsque, dans une situation de concurrence de plusieurs termes pour le même sens, on estime que le terme à privilégier n'est pas sérieusement menacé par ses concurrents;
  • lorsque la polysémie ne crée pas d'ambiguïté;
  • lorsqu'on désire promouvoir un terme à la place duquel un texte juridique emploie un autre terme jugé moins juste pour le même sens;
  • lorsqu'une notion évolue trop rapidement pour rendre obligatoire le terme la désignant.

Terminologie géographique de la toponymie québécoise

Pour connaître la définition d'un type d'entité ou pour consulter la liste complète de tous les types d'entités, cliquez ici.

Haut de page »

Date de la dernière mise à jour : 2021-02-03