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Le père de la loi 101 aurait 100 ans

Buste de Camille Laurin.

Buste de Camille Laurin
© Office québécois de la langue française

Il y a 100 ans, le 6 mai 1922, naissait le père de la Charte de la langue française, aussi connue sous le nom de loi 101. Psychiatre, professeur, ministre, Camille Laurin a marqué le Québec en venant consolider la place du français dans l’espace public et au sein de la collectivité québécoise. Pour lui, « la langue est le fondement même d’un peuple, ce par quoi il se reconnaît et il est reconnu, qui s’enracine dans son être et lui permet d’exprimer son identité ».

Camille Laurin naît à Charlemagne, non loin de Montréal. Psychiatre, il commence à exercer sa profession à l’Institut Albert-Prévost, à Montréal, en 1957; il en devient le directeur scientifique en 1958. Il obtient, au cours de la même année, le poste de professeur titulaire à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, et il devient directeur des services de psychiatrie de cette même faculté.

Camille Laurin participe à la fondation du Mouvement souveraineté-association, qui deviendra le Parti québécois. Il est élu député dans Bourget en 1970 et est chef parlementaire du parti de 1970 à 1973. Défait en 1973, il est réélu en 1976 dans la même circonscription et il est nommé ministre d’État au Développement culturel (1976-1980). C’est à ce titre qu’il fait sanctionner, le 26 août 1977, la Charte de la langue française. Il est aussi ministre de l’Éducation de 1980 à 1984. Il démissionne du cabinet le 26 novembre 1984, puis de sa fonction de député le 25 janvier 1985. En 1994, il est réélu député et il ne se représente pas en 1998. Il décède à Vaudreuil-Dorion, le 11 mars 1999.

Dans la toponymie du Québec, il y a quatre noms qui rappellent le souvenir de Camille Laurin. Charlemagne, sa ville natale, a nommé sa bibliothèque en son honneur. À Montréal, on trouve les noms Rue Camille-Laurin et Promenade Camille-Laurin.

Bibliothèque Camille-Laurin.

Bibliothèque Camille-Laurin
© Ville de Charlemagne

Enfin, toujours à Montréal, l'édifice qui abrite le siège de l'Office québécois de la langue française, l'organisme aujourd'hui chargé d'assurer le respect de la Charte de la langue française, porte également son nom. Dans le parc adjacent à cet édifice, on trouve un buste à l'effigie de Camille Laurin. Une œuvre jumelle a aussi été placée dans le parc de la Francophonie, à Québec, pour rappeler sa contribution au rayonnement du français au Québec et dans le monde.

Édifice Camille-Laurin.

Édifice Camille-Laurin
© Office québécois de la langue française

Le 26 août prochain, on célébrera les 45 ans de la Charte de la langue française. Soulignons qu’à l’occasion du 20e anniversaire de cette charte, en 1997, la Commission de toponymie a attribué le nom Le Jardin au Bout du Monde à un ensemble d’îles du réservoir de Caniapiscau. Dans le cadre de cette commémoration, 101 îles – le nombre 101 faisant référence au numéro du projet de loi que portait la Charte de la langue française avant son adoption – ont reçu des noms qui rendent hommage à la langue française ainsi qu’aux autrices et auteurs québécois de la littérature québécoise. Les noms de ces îles reprennent des titres d’œuvres de fiction (soit des romans, des nouvelles, des poèmes ou des pièces de théâtre) ou des expressions évocatrices tirées de ces œuvres. Le nom de l’archipel, soit Le Jardin au Bout du Monde, trouve son origine dans le titre d’une nouvelle de Gabrielle Roy (Un jardin au bout du monde, 1975).

Chronique parue le 6 mai 2022.

Date de la dernière mise à jour : 2022-06-10