Origine et signification
Cette voie de communication se trouve à Saint-Eustache, dans les Laurentides. Son nom rappelle le souvenir de Louis Riel.
Notice biographique
Louis Riel (Winnipeg, Manitoba, 1844 – Regina, Saskatchewan, 1885) est un chef métis, principalement connu pour avoir fondé le Manitoba et mené deux mouvements de résistance afin de défendre les droits et la culture de son peuple. Né à Saint-Boniface, aujourd'hui un quartier de Winnipeg, dans la colonie de la rivière Rouge, Louis Riel est issu d'une famille influente de la communauté métisse francophone catholique. Élève doué, il étudie à Montréal entre 1858 et 1864 pour devenir prêtre, mais renonce au sacerdoce avant son ordination.
En 1868, Louis Riel regagne sa région natale alors que la Compagnie de la Baie d'Hudson s'apprête à céder ses vastes territoires au Canada. Fort de son éloquence et de son instruction, il devient rapidement le porte-parole des Métis, qui craignent le lotissement de leurs terres par le gouvernement et l'afflux de colons anglophones protestants. Le jeune chef s'empare de Fort Garry, chef-lieu régional de la Compagnie de la Baie d'Hudson, sans devoir livrer bataille, puis est nommé à la tête d'un gouvernement provisoire en décembre 1869. Louis Riel réussit ensuite à conclure un accord avec le gouvernement de John A. Macdonald (1815-1891) qui permet à la colonie de la rivière Rouge de rejoindre la Confédération canadienne sous le nom de Manitoba, le 15 juillet 1870. Cette entente garantit notamment le statut bilingue de la nouvelle province, la séparation entre les écoles catholiques et protestantes et des terres réservées pour les Métis. Toutefois, le gouvernement fédéral contrevient rapidement à plusieurs clauses de l'entente et revient sur son engagement verbal d'accorder l'amnistie aux meneurs de la rébellion de la rivière Rouge. À la suite de ces événements, Louis Riel représente déjà une figure controversée; perçu comme un héros par son peuple et au Québec, il est condamné comme un traître au Canada anglais.
Au cours des années 1870, Louis Riel est élu à trois reprises afin de représenter les citoyens de la circonscription manitobaine de Provencher à la Chambre des communes. Considéré comme un hors-la-loi par le gouvernement canadien, il ne pourra toutefois jamais y siéger. Louis Riel s'exile même à plusieurs occasions aux États-Unis pour éviter d'être traduit en justice. Cette période de sa vie le voit s'intéresser au mysticisme et développer la conviction qu'il est un prophète.
En 1884, Louis Riel répond à l'appel à l'aide de Gabriel Dumont (1837-1906) et des Métis de la Saskatchewan qui, menacés par la construction du chemin de fer transcontinental et la colonisation anglo-protestante, cherchent à défendre leurs droits. Il tente d'abord de négocier un accord similaire à celui conclu lors de la création du Manitoba, mais l'indifférence du gouvernement fédéral et sa certitude d'être investi d'une mission divine l'amènent à envisager la voie de la rébellion armée. En mars 1885, Louis Riel est nommé président du gouvernement provisoire d'une nation métisse indépendante. Or, son incapacité à gagner le soutien des Métis anglophones et à coopérer efficacement avec les peuples autochtones ainsi que ses conflits avec le clergé, qui craint ses prises de position hérétiques, handicapent sa cause. Les Métis remportent néanmoins les deux premiers affrontements de la rébellion du Nord-Ouest, notamment grâce à l'habileté tactique de Gabriel Dumont. Toutefois, la milice canadienne, bien supérieure en nombre et mieux équipée, leur inflige une défaite décisive lors de la bataille de Batoche (du 9 au 12 mai), s'emparant de leur capitale et mettant fin au soulèvement. Constatant l'échec de sa cause, Louis Riel se rend à la milice quelques jours plus tard.
Au terme d'un procès très controversé, Louis Riel, qui a lui-même saboté le plaidoyer de folie présenté par ses avocats, est condamné à mort pour haute trahison. En dépit de l'indignation que ce verdict soulève au Québec, le premier ministre John A. Macdonald refuse de commuer la sentence et Louis Riel est pendu à Regina, le 16 novembre 1885. L'exécution de ce dernier, considéré comme un héros, voire un martyr, stimule l'essor du nationalisme canadien-français et transforme durablement les tendances politiques au Québec, qui se détourne du parti conservateur sur la scène fédérale. Si le Canada anglais a longtemps présenté Louis Riel comme un rebelle, il y est désormais généralement perçu comme un homme qui s'est battu pour protéger les droits et l'identité de son peuple. Cette réhabilitation a d'ailleurs culminé avec la désignation par le Manitoba d'un jour férié en son honneur en 2007, puis la reconnaissance de son statut de premier premier ministre de la province en 2023.
Sources
Dictionnaire biographique du Canada (consulté en juillet 2023)
Site Web de l'Encyclopédie canadienne (consulté en juillet 2023)
Site Web de l'Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française (consulté en juillet 2023)
Date d'officialisation
1984-05-31
Spécifique
Louis-Riel
Générique (avec ou sans particules de liaison)
Rue
Type d'entité
Rue
Région administrative
Laurentides
Municipalité régionale de comté (MRC)
Deux-Montagnes
Municipalité
Saint-Eustache (Ville)
Code géographique de la municipalité
72005
Dans une adresse, on écrirait, par exemple :
10, rue Louis-Riel
Sur un panneau de signalisation routière, on écrirait, par exemple :
Rue Louis-Riel