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Commission de toponymie

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Rue De Léry


Origine et signification Cette rue se trouve à Boucherville, en Montérégie. Plus précisément, elle est située dans un secteur où les voies de communication sont désignées par des noms en lien avec Pierre Boucher (1622-1717) et sa famille. On rappelle ici les Chaussegros de Léry, une importante famille seigneuriale durant le Régime français et le Régime britannique. Parmi les membres de cette famille, citons notamment Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry (1682-1756), ingénieur du roi en Nouvelle-France de 1716 à 1756; son fils, Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry (1721-1797), ingénieur militaire, officier des troupes de la marine et conseiller législatif; ainsi que le fils de ce dernier, Louis-René Chaussegros de Léry (1762-1832), militaire, grand voyer et conseiller législatif. Notons que Louis-René Chaussegros de Léry a épousé Madeleine-Charlotte Boucher de Boucherville (1771-1819) en 1799.

Notices biographiques

Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry (père)

Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry (Toulon, France, 1682 – Québec, 1756) est un architecte, un ingénieur militaire et un officier d’infanterie, principalement connu pour avoir exercé la fonction d’ingénieur du roi en Nouvelle-France de 1716 à 1756. Il apprend le métier d’ingénieur militaire auprès de son père, puis participe à diverses campagnes comme officier d’infanterie lors de la guerre de la Succession d’Espagne (de 1701 à 1714), dont le siège de Turin (en 1706). Chaussegros de Léry achève la rédaction de son Traité de fortification divisé en huit livres en 1714, mais il ne réussira jamais à le faire publier, possiblement parce qu’il n’a aucune formation reconnue.

En 1716, Chaussegros de Léry est envoyé en Nouvelle-France comme ingénieur du roi par le ministère de la Marine pour qu’il inspecte les fortifications de Québec et voit à l’amélioration des défenses de la colonie. Après avoir fait parvenir ses recommandations sous forme de maquettes et de plans en France, il est nommé ingénieur en chef de la colonie par Louis XV (1710-1774) et décide de s’y établir durablement. Il se lie d’ailleurs à la noblesse locale en épousant Marie-Renée Legardeur (1697-1743) en 1717. Malgré un faible soutien financier de la métropole, Chaussegros de Léry accomplit son principal mandat en veillant à l’amélioration des fortifications de Québec, à l’érection d’une enceinte autour de Montréal et à la construction des forts Chambly, Niagara, Saint-Frédéric et Sault-Saint-Louis. Ses réalisations architecturales ne se limitent pas au domaine militaire : on lui doit aussi l'édification du pavillon du gouverneur du château Saint-Louis et d’un chantier naval à Québec ainsi que du château Vaudreuil à Montréal, de même que la réfection du palais épiscopal de Québec et de la résidence de l’intendant. En outre, Chaussegros de Léry propose d’employer l’énergie hydraulique comme force motrice aux forges du Saint-Maurice, étudie la possibilité de creuser un canal entre Lachine et Montréal et dessine des plans qui seront utilisés pour reconstruire l’église Notre-Dame de Montréal et l’église Notre-Dame de Québec après son décès.

Ce grand bâtisseur se voit concéder, en reconnaissance de sa contribution remarquable au développement de la colonie, une seigneurie en bordure de la rivière Richelieu en 1735, puis il reçoit la Croix de Saint-Louis en 1741. Au-delà de sa productivité, Chaussegros de Léry se démarque par son souci d’utiliser des matériaux locaux et sa capacité à adapter les techniques de construction européennes aux contraintes climatiques de la Nouvelle-France. Notons que son fils aîné homonyme, Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry (1721-1797), lui aussi ingénieur militaire, est également rappelé dans la toponymie québécoise.

Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry (fils)

Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry (Québec, 1721 – id., 1797) est un ingénieur militaire, un officier des troupes de la marine, un seigneur et un homme politique. Au cours de sa jeunesse, son père homonyme, Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry (1682-1756), ingénieur du roi en Nouvelle-France de 1716 à 1756, lui enseigne l’arpentage, la cartographie et les techniques de construction. Se destinant à une carrière militaire, Chaussegros de Léry rejoint les troupes de la marine comme cadet dès l’âge de 12 ans. Il participe à plusieurs expéditions pendant la guerre de la Succession d’Autriche (de 1740 à 1748), dont celle qui mène à la prise du fort Massachusetts (en 1746), et il est promu enseigne en second en 1742, puis enseigne en 1748. Exerçant également la fonction de sous-ingénieur depuis 1739, Chaussegros de Léry supervise à cette époque, pour le compte de son père, la construction des forts Saint-Frédéric et Chambly ainsi que des travaux de fortification à Montréal et à Québec. Il dessine aussi les plans du deuxième fort Saint-Jean, érigé en 1748, et de plusieurs autres ouvrages en Acadie et dans la région des Grands Lacs.

Dans le contexte de la guerre de Sept Ans (de 1756 à 1763), Chaussegros de Léry, désormais lieutenant, mène en mars 1756 un raid sur le fort Bull, dans l’actuel État de New York, à la tête d’un contingent de 360 soldats, miliciens et guerriers autochtones. La destruction de cette base de ravitaillement stratégique oblige les Britanniques à reporter leur invasion de la région des Grands Lacs. En août 1756, Chaussegros de Léry participe également à la prise du fort Oswego, sur la rive sud du lac Ontario, sous le commandement de Louis-Joseph de Montcalm (1712-1759). Il s’attire alors des éloges de la part de ce dernier, lequel n’est pas reconnu pour louer les officiers originaires de la Nouvelle-France. Grâce à son coup d’éclat au fort Bull, Chaussegros de Léry est promu capitaine en 1757, puis reçoit la Croix de Saint-Louis en 1759. À la demande du gouverneur Pierre de Rigaud de Vaudreuil (1698-1778), il supervise les travaux d’amélioration des fortifications de Québec en 1757. Chaussegros de Léry est blessé et fait prisonnier lors de la bataille des Plaines d’Abraham en septembre 1759, puis déporté en France par les Britanniques en 1761, à la suite de la Conquête. Notons que ses journaux de campagne constituent une source d’information importante au sujet de la guerre de Sept Ans en Amérique du Nord.

L’avenir en France ne lui semblant pas prometteur, Chaussegros de Léry regagne Québec dès 1764 en passant par l’Angleterre, où il est le premier seigneur canadien-français à être reçu par le roi George III (1738-1820). Il réussit à établir de bons rapports avec les élites coloniales britanniques, particulièrement avec Guy Carleton (1724-1808), gouverneur de la province de Québec de 1768 à 1778 et de 1786 à 1791 ainsi que de l’Amérique du Nord britannique de 1791 à 1796. Grâce à ce dernier, Chaussegros de Léry est nommé grand voyer du district de Québec en 1768, puis est, en 1775, l’un des premiers notables catholiques appelés à siéger au Conseil législatif, constitué en vertu de l’Acte de Québec. Tout au long de sa carrière politique, qui dure plus de vingt années, il est favorable au maintien du statu quo et s’oppose à l’introduction de réformes, comme la création d’une assemblée législative élue. Si Chaussegros de Léry doit vendre la seigneurie de Léry en 1766, la prospérité qu’il connaît sous le Régime britannique lui permet d’acquérir les seigneuries Perthuis, Rigaud-De Vaudreuil, de Gentilly, Le Gardeur et Sainte-Barbe, et d’ainsi léguer un important patrimoine à sa famille.


Sources

Ma rue raconte... son histoire. Toponymie de Boucherville, mai 1984.
Dictionnaire biographique du Canada (consulté en février 2025)
Répertoire du patrimoine culturel du Québec (consulté en février 2025)
Site Web de l'Assemblée nationale du Québec (consulté en février 2025)
Site Web de l'Encyclopédie canadienne (consulté en février 2025)

Date d'officialisation 1987-03-05

Spécifique De Léry

Générique (avec ou sans particules de liaison) Rue

Type d'entité Rue

Région administrative Montérégie

Municipalité régionale de comté (MRC) Hors MRC

Municipalité Boucherville (Ville)

Code géographique de la municipalité 58033

Dans une adresse, on écrirait, par exemple : 10, rue De Léry

Sur un panneau de signalisation routière, on écrirait, par exemple : Rue De Léry

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