Grand-Lac-Victoria
(Établissement amérindien)
Situé à 66 km au sud de Val-d'Or, en Abitibi, Grand-Lac-Victoria n'est pas une réserve indienne au sens de la Loi sur les Indiens. Dans le langage administratif, on désigne l'endroit sous l'appellation d'établissement amérindien. Les Algonquins qui s'y regroupent font partie de la seule bande encore véritablement nomade au Québec et la cinquantaine de camps de bois rond construits sur la rive du lac ne sont habités qu'entre mai et septembre. Le reste de l'année, mis à part les jeunes qui retournent sur les bancs d'écoles situées en dehors de l'établissement, tous ses habitants se dispersent sur les territoires de chasse et de trappe. Au XVIIIe siècle, le site constituait déjà un lieu de rencontre important pour les Algonquins du Haut-Outaouais qui s'y réunissaient à chaque été pour de grandes festivités. Ces retrouvailles annuelles expliquent sans doute l'établissement d'un poste de traite dès 1785. C'est un sulpicien, Louis-Charles Lefebvre de Bellefeuille (1795-1838) qui est le premier missionnaire à s'y établir en 1836. Désigné d'abord sous l'appellation Grand-Lac, Grand Lake puis Grand-Lac-Victoria à partir des années 1860, cet établissement porte, en langue algonquine, le nom Kitci Sâgik ou de ses variantes Kachisagi, Kitchisaking, Kitsisagig, Kitcisakik, Kitchisagi et Kitci Saki; kitci signifie « grand » et saki, « embouchure » ou « ouverture ». C'est précisément en face du village que s'élargit la rivière des Outaouais pour former le Grand lac Victoria, d'où l'origine de l'appellation. Préoccupés depuis plusieurs années par les questions de santé, les intervenants locaux ont réussi à attirer chez eux, en septembre 1988, 250 spécialistes internationaux en santé mentale réunis à Val-d'Or et à échanger avec eux tant sur le sujet de la santé que sur celui de leurs activités traditionnelles. Voir : Victoria, Grand lac.