Origine et signification
Portion plus ou moins grande de terre, la seigneurie représente l'élément de base d'un système, appelé tout naturellement le régime seigneurial, qui visait l'occupation maximale et l'exploitation, surtout agricole, de l'Amérique française. Mis en place dès les tout début de la Nouvelle-France, le régime englobait toutes les colonies françaises du continent (Louisiane, Canada et Acadie) mais ne s'appliqua essentiellement et efficacement qu'à la vallée du Saint-Laurent et à ses principaux affluents navigables. Les cours d'eau représentaient alors les seules voies de communication et de pénétration du territoire. Par le moyen des seigneuries, la Couronne ou l'État espérait donc le peuplement relativement rapide de ses possessions nord-américaines. Elle confia d'abord cette tâche à la compagnie privée qui possédait le monopole du commerce des fourrures en Nouvelle-France. La Compagnie des Cent-Associés, créée en 1627, s'occupa plus ou moins de faire venir des habitants dans la colonie, considérant cette dernière comme un simple comptoir de traite. L'administration royale prit la relève au début des années 1660. Le responsable privé ou public de la concession des seigneuries octroyait celles-ci à des individus (nobles, officiers militaires, marchands, administrateurs et autres) ou à des communautés religieuses séculières (prêtres du Séminaire de Québec) ou régulières (Jésuites, Augustines, Sulpiciens et autres). Ces entrepreneurs, appelés les seigneurs, devaient faire acte de foi et hommage devant l'intendant - cette cérémonie de reconnaissance et de soumission montre que le régime seigneurial canadien s'inspirait des lois et coutumes féodales françaises - et avaient notamment l'obligation de concéder les terres de leur seigneurie, de « tenir feu et lieu », c'est-à-dire de construire et d'habiter - eux ou leurs représentants - un manoir dans la section réservée aux seigneurs (dit domaine seigneurial) et de bâtir un moulin à farine (dit moulin banal) pour ceux à qui ils avaient accordé un terrain. Les habitants des seigneuries, les censitaires, avaient entre autres comme devoir de payer, en argent ou en nature, diverses redevances à leur seigneur (dont le cens), de défricher et de cultiver leur propriété ainsi que d'utiliser le moulin banal. De 1626, année vraisemblable de la première concession (les Jésuites reçurent alors la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges, près de Québec) à 1854, qui vit le parlement voter l'abolition du régime seigneurial, quelque 250 seigneuries avaient été octroyées. Encore de nos jours, l'empreinte de cette distribution de l'espace demeure visible à ceux et à celles qui peuvent survoler la partie la plus anciennement peuplée du territoire québécois et ainsi constater la présence de milliers de bandes de terres, longues et étroites, se dirigeant essentiellement vers le fleuve et les autres rivières. Après la Conquête anglaise, le système de découpage territorial en cantons, de forme généralement rectangulaire, fut mis en place afin d'accorder des terres publiques libres de toutes redevances aux nouveaux colons, provenant surtout de Grande-Bretagne, d'Irlande et des États-Unis, qui ne se reconnaissaient pas dans la division en seigneuries. Le canton demeure toujours l'unité servant à concéder des portions du territoire public au Québec.
Date d'officialisation
2000-01-20
Spécifique
Seigneurie
Générique (avec ou sans particules de liaison)
Rue de la
Type d'entité
Rue
Région administrative
Capitale-Nationale
Municipalité régionale de comté (MRC)
La Côte-de-Beaupré
Municipalité
Beaupré (Ville)
Code géographique de la municipalité
21025
Dans une adresse, on écrirait, par exemple :
10, rue de la Seigneurie
Sur un panneau de signalisation routière, on écrirait, par exemple :
Rue de la Seigneurie
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