Origine et signification
L'un des principaux affluents de la rivière des Outaouais, ce cours d'eau, qu'on appelle communément La Lièvre, coule du nord au sud sur plus de 400 km depuis le lac Némiscachingue, aux confins du bassin hydrographique du Saint-Laurent. La rivière du Lièvre emprunte d'abord une ample vallée parsemée de méandres; puis, de Ferme-Neuve à Notre-Dame-de-la-Salette, son cours est plutôt enserré entre les montagnes. Sur les quelque 40 derniers kilomètres, la vallée s'ouvre à nouveau; on quitte alors un environnement boisé pour entrer dans un milieu largement défriché. Elle se jette enfin dans la rivière des Outaouais à 25 km en aval de Hull et d'Ottawa. Tout au long de son tracé, la rivière traverse de nombreux lacs et reçoit les eaux de plusieurs tributaires importants, notamment les rivières Mitchinamecus et du Sourd.
L'abondance du lièvre d'Amérique (Lepus americanus virginianus) dans la vallée, anciennement, explique sans doute la dénomination de ce cours d'eau que les Algonquins désignaient sous l'appellation Wabos Sipi, qui se traduit par « rivière du lièvre ». Encore appréciée de nos jours, la viande de ce petit mammifère servait d'ailleurs de principale nourriture hivernale aux Amérindiens et aux trappeurs. De plus, dans la mythologie algonquine, le lièvre occupe une place fort importante. C'est en effet Michabou ou le Grand Lièvre, maître des animaux, qui envoie la loutre chercher le grain de sable qui deviendra la Terre. Michabou crée également les êtres humains. L'appellation française remonte au moins à 1686. Cette année-là, en effet, le chevalier de Troyes l'utilise dans son journal de voyage mais, trois ans plus tard, il parle de la rivière Lelièvre dans un autre texte. En 1703, Lahontan cartographie la rivière du Lièvre et l'identifie comme telle. Joseph Bouchette (1831) et Stanislas Drapeau (1863) quant à eux citent la rivière aux Lièvres. La forme Rivière du Lièvre, parue dans le Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec (1914) semble constante depuis ce temps. Par ailleurs, une enquête toponymique, en 1979, a recensé le nom algonquin Okai Sipi, qui signifie « rivière aux dorés ». Jusqu'au début du XIXe siècle, la vallée n'était connue que des chasseurs, des trappeurs et des pêcheurs. Vers 1820, s'amorce l'exploitation forestière qui marquera toute la région. Une première scierie est bâtie à Buckingham, à 10 km de l'embouchure de la rivière; on expédie le bois bûché en amont par flottage sur la rivière. L'âge d'or de l'exploitation se situe entre 1885 et 1920, avec l'aménagement de barrages pour régulariser le débit des eaux et en tirer de l'hydroélectricité et l'établissement des premiers colons sur l'emplacement qui allait devenir Mont-Laurier. Bien que le genre actuel et reconnu de ce cours d'eau, en l'absence du générique, soit le féminin, le masculin a été relevé dans quelques publications dont le Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec, éditions de 1914 et de 1925.
Sources
Noms et lieux du Québec, ouvrage de la Commission de toponymie paru en 1994 et 1996 sous la forme d'un dictionnaire illustré imprimé, et sous celle d'un cédérom réalisé par la société Micro-Intel, en 1997, à partir de ce dictionnaire.
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Date d'officialisation
1968-12-05
Spécifique
Lièvre
Générique (avec ou sans particules de liaison)
Rivière du
Type d'entité
Rivière
Région administrative
Outaouais
Municipalité régionale de comté (MRC)
Hors MRC
Municipalité
Gatineau (Ville)
Code géographique de la municipalité
81017
Latitude Longitude (coord. sexagésimales)
45° 31' 23"
-75° 25' 51"
Latitude Longitude (coord. décimales)
45.52305
-75.43083
Carte topographique 1/50 000
31G/11
Carte topographique 1/20 000
31G/11-0101