Origine et signification
Ce chemin est situé à Portneuf, dans la région de la Capitale-Nationale. Plus précisément, il se trouve dans un secteur où les voies de communication sont désignées par des noms en lien avec la seigneurie Perthuis. D'ailleurs, ce secteur est situé à l'intérieur des limites de cette seigneurie. On rappelle ici Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry (1721-1797), ingénieur militaire, officier des troupes de la marine et conseiller législatif. Celui-ci a acquis la seigneurie Perthuis en 1770, d'Antoine et François Germain, deux cultivateurs de Cap-Santé.
Il est à noter que cette thématique de noms en lien avec la seigneurie Perthuis a été choisie comme l'un des douze coups de cœur de la Commission de toponymie en 2014.
Notice biographique
Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry (Québec, 1721 – id., 1797) est un ingénieur militaire, un officier des troupes de la marine, un seigneur et un homme politique. Au cours de sa jeunesse, son père homonyme, Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry (1682-1756), ingénieur du roi en Nouvelle-France de 1716 à 1756, lui enseigne l’arpentage, la cartographie et les techniques de construction. Se destinant à une carrière militaire, Chaussegros de Léry rejoint les troupes de la marine comme cadet dès l’âge de 12 ans. Il participe à plusieurs expéditions pendant la guerre de la Succession d’Autriche (de 1740 à 1748), dont celle qui mène à la prise du fort Massachusetts (en 1746), et il est promu enseigne en second en 1742, puis enseigne en 1748. Exerçant également la fonction de sous-ingénieur depuis 1739, Chaussegros de Léry supervise à cette époque, pour le compte de son père, la construction des forts Saint-Frédéric et Chambly ainsi que des travaux de fortification à Montréal et à Québec. Il dessine aussi les plans du deuxième fort Saint-Jean, érigé en 1748, et de plusieurs autres ouvrages en Acadie et dans la région des Grands Lacs.
Dans le contexte de la guerre de Sept Ans (de 1756 à 1763), Chaussegros de Léry, désormais lieutenant, mène en mars 1756 un raid sur le fort Bull, dans l’actuel État de New York, à la tête d’un contingent de 360 soldats, miliciens et guerriers autochtones. La destruction de cette base de ravitaillement stratégique oblige les Britanniques à reporter leur invasion de la région des Grands Lacs. En août 1756, Chaussegros de Léry participe également à la prise du fort Oswego, sur la rive sud du lac Ontario, sous le commandement de Louis-Joseph de Montcalm (1712-1759). Il s’attire alors des éloges de la part de ce dernier, lequel n’est pas reconnu pour louer les officiers originaires de la Nouvelle-France. Grâce à son coup d’éclat au fort Bull, Chaussegros de Léry est promu capitaine en 1757, puis reçoit la Croix de Saint-Louis en 1759. À la demande du gouverneur Pierre de Rigaud de Vaudreuil (1698-1778), il supervise les travaux d’amélioration des fortifications de Québec en 1757. Chaussegros de Léry est blessé et fait prisonnier lors de la bataille des Plaines d’Abraham en septembre 1759, puis déporté en France par les Britanniques en 1761, à la suite de la Conquête. Notons que ses journaux de campagne constituent une source d’information importante au sujet de la guerre de Sept Ans en Amérique du Nord.
L’avenir en France ne lui semblant pas prometteur, Chaussegros de Léry regagne Québec dès 1764 en passant par l’Angleterre, où il est le premier seigneur canadien-français à être reçu par le roi George III (1738-1820). Il réussit à établir de bons rapports avec les élites coloniales britanniques, particulièrement avec Guy Carleton (1724-1808), gouverneur de la province de Québec de 1768 à 1778 et de 1786 à 1791 ainsi que de l’Amérique du Nord britannique de 1791 à 1796. Grâce à ce dernier, Chaussegros de Léry est nommé grand voyer du district de Québec en 1768, puis est, en 1775, l’un des premiers notables catholiques appelés à siéger au Conseil législatif, constitué en vertu de l’Acte de Québec. Tout au long de sa carrière politique, qui dure plus de vingt années, il est favorable au maintien du statu quo et s’oppose à l’introduction de réformes, comme la création d’une assemblée législative élue. Si Chaussegros de Léry doit vendre la seigneurie de Léry en 1766, la prospérité qu’il connaît sous le Régime britannique lui permet d’acquérir les seigneuries Perthuis, Rigaud-De Vaudreuil, de Gentilly, Le Gardeur et Sainte-Barbe, et d’ainsi léguer un important patrimoine à sa famille.
Sources
Dictionnaire biographique du Canada (consulté en février 2025)
Répertoire du patrimoine culturel du Québec (consulté en février 2025)
Site Web de l'Assemblée nationale du Québec (consulté en février 2025)
Date d'officialisation
2013-12-05
Spécifique
Chaussegros-De Léry
Générique (avec ou sans particules de liaison)
Chemin
Type d'entité
Chemin
Région administrative
Capitale-Nationale
Municipalité régionale de comté (MRC)
Portneuf
Municipalité
Portneuf (Ville)
Code géographique de la municipalité
34048
Dans une adresse, on écrirait, par exemple :
10, chemin Chaussegros-De Léry
Sur un panneau de signalisation routière, on écrirait, par exemple :
Chemin Chaussegros-De Léry