Origine et signification
Comptant parmi les principaux affluents du Saint-Laurent après l'Outaouais et le Saguenay, ce grand cours d'eau, qui draine une superficie de 42 735 km², touche, au nord, au bassin hydrographique du lac Saint-Jean, au nord-ouest à celui de la rivière Nottaway – grand tributaire de la baie James – et au sud-ouest, aux affluents de l'Outaouais. Sa source principale, le réservoir Gouin, situé aux mêmes latitudes que le lac Saint-Jean, est éloigné de Trois-Rivières d'environ 300 km en ligne droite. Dans l'ensemble de son parcours qui capte les eaux d'une quinzaine d'affluents importants, on peut compter sept principaux barrages, une vingtaine d'îles, une quinzaine de rapides et des chutes qui ont favorisé le développement de villes industrielles près des installations hydroélectriques. Le 7 octobre 1535, en revenant d'Hochelaga, Jacques Cartier remonta cette rivière sur une courte distance avec des barques et nomma ce cours d'eau Ripviere de Fouez, sans donner d'explication. Il peut s'agir, soit d'un hommage que Jacques Cartier voulait rendre à la famille de Foix à laquelle le gouverneur de Bretagne était alors allié, soit de la graphie ancienne du mot foi, prononcé [foué]. Le toponyme Fouez qui se perd à la fin du XVIe siècle, fut suivi par celui de 3 Rivieres publié sous cette forme, et pour la première fois, sur la carte de Guillaume Levasseur en 1601. Ce toponyme dont la paternité est attribuée à François Gravé Du Pont – l'homme de confiance de Champlain qui a remonté le fleuve jusqu'à cet endroit avant 1599 – a été utilisé par Champlain sous la forme simple de Les Trois Rivières ou sous la forme redondante de Rivière dite les Trois Rivières (1668), dans la promesse de concession d'une seigneurie à Maurice Poulin de La Fontaine, procureur du gouvernement de Trois-Rivières. Cette dénomination, qui s'explique par la présence d'îles formant comme trois rivières à l'embouchure du cours d'eau, a persisté au moins jusqu'aux années 1730-1740, alors que commençait à s'imposer le toponyme Saint-Maurice, attribué en l'honneur de Maurice Poulin. Sa seigneurie, innommée et concédée en 1676 à sa veuve Jeanne Jallot (Jalleau), fut identifiée en 1723 dans un jugement rendu par l'intendant Michel Bégon où il est dit que le «fief Saint-Maurice est situé sur la rive ouest de la rivière vulgairement nommée fleuve de Saint-Maurice», formule qui implique que le spécifique Saint-Maurice était déjà employé depuis un certain nombre d'années. À partir de la fin du Régime français, Rivière Saint-Maurice s'est imposé et a même inspiré le nom de la région de la Mauricie vers le milieu du XXe siècle. Le nom que les Algonquins avaient attribué à cette rivière, soit Metaberoutin, est signalé dans les Relations des Jésuites en 1635. Il signifie décharge du vent. Pour leur part, les Abénaquis la connaissent sous la dénomination Madôbaladenitekw, la rivière qui finit. Établie sur la rive ouest de la rivière Saint-Maurice, environ à mi-chemin de La Tuque et de Grand-Mère, la réserve faunique du Saint-Maurice, qui couvre 786 km², tire son nom de cette rivière, qui coule à proximité de la réserve faunique sans jamais toucher à son territoire cependant.
Sources
Noms et lieux du Québec, ouvrage de la Commission de toponymie paru en 1994 et 1996 sous la forme d'un dictionnaire illustré imprimé, et sous celle d'un cédérom réalisé par la société Micro-Intel, en 1997, à partir de ce dictionnaire.
Date d'officialisation
1968-12-05
Spécifique
Saint-Maurice
Générique (avec ou sans particules de liaison)
Rivière
Type d'entité
Rivière
Région administrative
Mauricie
Municipalité régionale de comté (MRC)
Hors MRC
Municipalité
Trois-Rivières (Ville)
Code géographique de la municipalité
37067
Latitude Longitude (coord. sexagésimales)
46° 20' 58"
-72° 31' 44"
Latitude Longitude (coord. décimales)
46.34945
-72.52888
Carte topographique 1/50 000
31I07
Carte topographique 1/20 000
31I07 -0102