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Commission de toponymie

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Sherbrooke
Kchi Nikitawtegwak (Ville)  - Variante traditionnelle autochtone

Origine et signification La nouvelle ville de Sherbrooke a été créée le 1er janvier 2002. Elle est issue du regroupement des municipalités d'Ascot et de Deauville, des villes de Bromptonville, de Fleurimont, de Lennoxville, de Rock Forest et de Sherbrooke ainsi que de la majeure partie de la municipalité de Saint-Élie-d'Orford. Le texte qui suit est celui qui avait été rédigé pour décrire l'ancienne ville de Sherbrooke; nous vous invitons à consulter aussi les rubriques des autres anciennes municipalités.

Sise au confluent des rivières Saint-François et Magog, bornée au nord-est par Fleurimont et au sud-est par Lennoxville, la ville estrienne de Sherbrooke est distante de 235 km de Québec et de 150 km de Montréal. Sa position géographique au carrefour des routes principales et des voies ferroviaires, son développement rapide du point de vue industriel, commercial, politique, social, culturel et religieux lui ont valu le titre mérité de Reine de l'Estrie ou des Cantons-de-l'Est.

Au début du XVIIIsiècle, les Abénaquis dénommaient l'endroit Shacewanteku, « où l'on fume », car ils s'arrêtaient au confluent de Pskasewantekw (la Magog) et d'Alsigôntekw (le Saint-François) pour se reposer. De 1724 à 1800 environ, les Français identifieront les lieux comme le Grand Portage ou Sault. Puis on parlera des Grandes-Fourches ou Fourches-d'en-Haut, en regard des Petites-Fourches ou Fourches-d'en-Bas (Lennoxville, à la confluence de la Massawippi et du Saint-François), appellations évidemment traduites en Great Forks/Big Forks en regard de Little Forks/Lower Forks et ce, jusqu'en 1818. L'appellation abénaquise Ktinékétolékouak, « grandes fourches », réduite à Ktiné, peut également être relevée. De nos jours, les Abénaquis ont recours à la forme Nikitotegwak, « à la rivière qui fourche », pour identifier l'endroit. Vers 1820, la dénomination Sherbrooke commence à s'imposer avec la création du bureau de poste en 1819 et de la municipalité de village en 1823, devenue ville en 1839, en 1852 selon certaines sources. En adoptant l'appellation Sherbrooke, on voulait rendre hommage à sir John Coape (1764-1830), qui porte le nom Sherbrooke, étant donné que son père, William, l'a adopté lors de son mariage avec Sarah, l'héritière de Henry Sherbrooke d'Oxton. Il serait venu en ces lieux en 1817, ce qui aurait inspiré le changement de nom. Il devait se montrer particulièrement conciliant à l'endroit des francophones d'alors et, en 1818, il permettra aux colons des fourches du Saint-François d'appeler leur village Sherbrooke.

Historiquement, le premier Sherbrookois serait un certain Jean-Baptiste Nolain, agriculteur, en 1779. Puis, Gilbert Hyatt, loyaliste d'Arlington au Vermont, obtiendra avec ses frères Joseph, Cornelius et une vingtaine d'associés le canton d'Ascot en 1791. Colonisé à partir de 1793, l'endroit aurait été le site d'un premier moulin en 1795, puis en 1802, construit par Gilbert Hyatt au confluent de la Magog et du Saint-François, au lieu-dit dénommé Les Grandes-Fourches, baptisé un temps Hyatt's Mill. Après 1850, on assiste à la venue massive de Canadiens français qui seront à l'origine d'un début d'industrialisation, notamment dans le domaine des textiles. Ce peuplement a été facilité par l'arrivée, en ces lieux, du chemin de fer, de telle sorte que Sherbrooke est devenue un centre ferroviaire important et cela a profité à son développement. La liaison ferroviaire Lévis (Québec)–Sherbrooke (Quebec Central), inaugurée le 18 octobre 1881, fut tout aussi importante que celle du Grand Tronc (Montréal–Portland). Toutefois, en 1861, plus des trois quarts de la population évaluée à 3 000 habitants est anglophone. Bientôt la métallurgie et le travail du bois prendront de plus en plus d'ampleur. À la fin du XIXsiècle, l'industrie du tabac connaîtra une certaine vogue. La longue tradition anglophone locale et un contact constant avec une population de langue anglaise expliquent sans doute la prononciation à l'anglaise [cheurbrouc] du nom de leur ville par la plupart des francophones sherbrookois.

Sherbrooke compte un évêché (1874), un archevêché (1951), une université de renom (1954) ainsi que plusieurs services et établissements administratifs qui en font une importante métropole régionale. Cette ville a conclu un accord de jumelage avec le Canton de Vaud en Suisse et Halifax en Nouvelle-Écosse.

Notice biographique

Baptisé le 29 avril 1764 à Arnold, en Angleterre, John Coape Sherbrooke débute sa carrière dans l'armée britannique dès 1780. Il sert d'abord en Nouvelle-Écosse, puis en Flandres, en Inde et en Sicile. Il gravit les échelons jusqu'à être nommé lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse, en 1811. Il occupe cette position pendant cinq ans, assurant la sécurité et la défense de la colonie contre les États-Unis pendant la guerre anglo-américaine de 1812. Talentueux en matière d'administration civile, Sherbrooke est nommé gouverneur en chef de l'Amérique du Nord britannique le 10 avril 1816. Arrivé à Québec au milieu de rudes luttes partisanes, il reste neutre et choisit la voie de la conciliation. Souple, astucieux, sans préjugé tenace, il fait preuve d'objectivité et gagne la confiance et le respect des coloniaux de toutes allégeances politiques. Par exemple, il entretient de cordiales relations avec Louis-Joseph Papineau, alors président de la Chambre d'assemblée. De plus, en 1817, il fait preuve d'audace en nommant Mgr Joseph-Octave Plessis, évêque de Québec, au Conseil législatif, alors que la politique officielle de la Grande-Bretagne est défavorable au catholicisme. La même année, il se plaint du climat hivernal, qui aggrave ses malaises. Foudroyé par une attaque de paralysie en 1818, il démissionne sans délai, privant le Canada d'un fin diplomate. Il s'éteint le 14 février 1830 à Calverton, en Angleterre.

Sources

Noms et lieux du Québec, ouvrage de la Commission de toponymie paru en 1994 et 1996 sous la forme d'un dictionnaire illustré imprimé, et sous celle d'un cédérom réalisé par la société Micro-Intel, en 1997, à partir de ce dictionnaire.
BURROUGHS, Peter, Sherbrooke, sir John Coape, Dictionnaire biographique du Canada, [En ligne], 2000. [www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?BioId=37254] (Consulté le 24 avril 2012).

Date d'officialisation 2002-01-24

Spécifique Sherbrooke

Générique (avec ou sans particules de liaison)

Type d'entité Ville

Région administrative Estrie

Municipalité régionale de comté (MRC) Hors MRC

Municipalité Sherbrooke (Ville)

Code géographique de la municipalité 43027

Latitude               Longitude (coord. sexagésimales) 45° 24' 14" -71° 53' 35"

Latitude               Longitude (coord. décimales) 45.40405 -71.89317

Carte topographique 1/50 000 21E05

Carte topographique 1/20 000 21E05 -0201

Variante traditionnelle autochtone

  • Kchi Nikitawtegwak (Ville)

    Kchi Nikitawtegwak est le nom que les Abénakis, ou W8banakiak en langue abénakise, utilisent pour désigner la ville dont le nom officiel est Sherbrooke. Cette ville estrienne est distante de 235 km de Québec et de 150 km de Montréal. Elle se trouve au carrefour de routes principales et de voies ferroviaires, mais aussi de grands cours d’eau. En effet, elle est sise au confluent de la rivière Saint-François (ou Alsig8ntegw) et de la rivière Magog (ou Pskasewantekw). D’ailleurs, Kchi Nikitawtegwak signifie « grandes fourches ». On rencontre aussi les variantes graphiques Ktinékétolékouak, sa forme abrégée Ktiné ainsi que Nikitotegwak.

    Il est à noter que le nom Shacewanteku, qui signifie « là où l'on fume », a aussi été relevé. L’origine de cette appellation remonte au début du XVIIIsiècle. À cette époque, les Abénakis s’arrêtaient à l’endroit où se trouve maintenant Sherbrooke pour se reposer.

    Kchi Nikitawtegwak se prononce tsé né-qué-tao-tèg-ou-ak.

Anciens noms

  • Ascot  (Municipalité)

    Il est à noter que cette municipalité n'existe plus depuis le 1er janvier 2002. En effet, à cette date, les municipalités d'Ascot et de Deauville ainsi que les villes de Bromptonville, de Fleurimont, de Lennoxville, de Rock Forest et de Sherbrooke se regroupaient pour constituer la nouvelle ville de Sherbrooke à laquelle a aussi été annexée la majeure partie de la municipalité de Saint-Élie-d'Orford. L'appellation Ascot a toutefois été préservée et elle identifie maintenant un secteur correspondant au territoire de l'ancienne municipalité du même nom. Le texte qui suit est celui qui avait été rédigé pour décrire l'ancienne municipalité d'Ascot. L'autorisation d'arpentage émise par le Comité des terres du Bas-Canada le 20 juin 1792 renferme la première mention du toponyme Ascot. Cependant, ce n'est qu'en 1793 que Gilbert Hyatt (vers 1761-1823), originaire du Vermont, à la tête d'un groupe de Loyalistes, entreprend de défricher la frange méridionale du canton qui sera officiellement érigé en 1803. Celui-ci est borné au nord par le canton de Brompton et, au sud, par les cantons de Compton et de Hatley. La dénomination Ascot, également appliquée à la municipalité de canton qui verra le jour légalement en 1855, évoque, comme pour la plupart des villages des Cantons-de-l'Est, une localité d'Angleterre située dans le Berkshire, à l'ouest de Londres. Le fait que les premiers Ascotois aient été d'obédience loyaliste n'est sûrement pas étranger à ce choix dénominatif. Au cours des ans, le territoire municipal se rétrécira telle une peau de chagrin avec la création d'Ascot Corner en 1901, d'Ascot-Nord en 1937, devenue depuis Fleurimont, et la perte de certaines parties du territoire annexées à Sherbrooke en 1942 et en 1948. En 1989, le statut de la municipalité du canton d'Ascot sera modifié à la faveur de celui de municipalité.

  • Bromptonville  (Ville)

    Il est à noter que cette ville n'existe plus depuis le 1er janvier 2002. En effet, à cette date, les villes de Bromptonville, de Fleurimont, de Lennoxville, de Rock Forest et de Sherbrooke ainsi que les municipalités d'Ascot et de Deauville se regroupaient pour constituer la nouvelle ville de Sherbrooke à laquelle a aussi été annexée la majeure partie de la municipalité de Saint-Élie-d'Orford. L'appellation Bromptonville a toutefois été préservée sous la forme Brompton; celle-ci identifie un arrondissement correspondant, pour la majeure partie, au territoire de l'ancienne ville de Bromptonville. Le texte qui suit est celui qui avait été rédigé pour décrire cette ancienne ville. Cette ville, située à 10 km au nord-ouest de Sherbrooke et traversée par la rivière Saint-François, tire son appellation d'un canton proclamé en 1801. Ces entités auraient pour nom celui d'un comté de l'Angleterre ou de plusieurs localités anglaises ainsi identifiées dont un faubourg de Londres, un hameau du comté de Kent, une ville du Yorkshire. Cette dernière est célèbre et commémore la victoire des Anglais sur les Écossais en 1158 sous Henri II Plantagenêt, lors de la journée dite de l'Étendard. En 1845, des francophones catholiques fondent la paroisse de Sainte-Praxède-de-Brompton, laquelle devait être canoniquement érigée en 1885, et la municipalité du canton de Brompton. Des Loyalistes réfugiés au Canada s'y étaient établis plus tôt et disposaient de leurs chapelles et de leurs organisations religieuses. Vers 1860, le canton de Brompton comptait 260 Canadiens français catholiques et 900 anglophones, la plupart protestants. En 1902, la municipalité du village de Brompton Falls se détache de la municipalité de canton; l'année suivante, la municipalité de village deviendra la ville de Bromptonville. Enfin, en 1998, la ville et la municipalité de canton se regroupent pour constituer la ville nouvelle de Bromptonville. Antérieurement, les Abénaquis avaient attribué au lieu la dénomination Pimihlansik, où les eaux tombent, à rapprocher de Brompton Falls. Une compagnie de sciage de bois, la Saint Francis Mills, avait aussi, par son nom, contribué à identifier les lieux un bref laps de temps. Toutefois, on parlait couramment de Brompton Falls pour désigner le village et les environs, dans la seconde moitié du XIXe siècle.

  • Deauville  (Municipalité)

    Il est à noter que cette municipalité n'existe plus depuis le 1er janvier 2002. En effet, à cette date, les municipalités de Deauville et d'Ascot ainsi que les villes de Bromptonville, de Fleurimont, de Lennoxville, de Rock Forest et de Sherbrooke se regroupaient pour constituer la nouvelle ville de Sherbrooke à laquelle a aussi été annexée la majeure partie de la municipalité de Saint-Élie-d'Orford. L'appellation Deauville a toutefois été préservée et elle identifie maintenant un secteur correspondant au territoire de l'ancienne municipalité du même nom. Le texte qui suit est celui qui avait été rédigé pour décrire l'ancienne municipalité de Deauville. La situation de cette municipalité, dans un secteur qui avait été ouvert à la colonisation à la fin du siècle dernier, à 14 km au sud-ouest de Sherbrooke, sur les rives du lac Magog, lui a valu d'être d'abord érigée sous la dénomination de Petit-Lac-Magog en 1917, nom que portera le bureau de poste local entre 1935 et 1952, date à laquelle il recevra celui de Deauville. Ce nom est celui qu'avait pris la municipalité de village en 1945. C'est à l'occasion d'un séjour en France que le maire de l'époque, Edgar Genest, revint avec l'intention de changer le nom de Petit-Lac-Magog, car la ville française de Deauville, dans l'arrondissement de Lisieux (Calvados), l'avait impressionné, en raison de la luxueuse station balnéaire qu'on y retrouve. Il est plausible que l'environnement lacustre du Deauville québécois ait orienté ce choix, de même que l'étymologie de Deauville, littéralement ville d'eau. Notons que le nom collectif des citoyens de la municipalité du Québec est officiellement Deauvillois depuis 1986, alors que Deauvillais identifie ceux du Deauville français. Le 5 avril 1997, le statut juridique de municipalité de village était changé pour celui de municipalité. Variante : Lake Park. Voir : Magog, Lac.

  • Fleurimont  (Ville)

    Il est à noter que cette ville n'existe plus depuis le 1er janvier 2002. En effet, à cette date, les villes de Fleurimont, de Bromptonville, de Lennoxville, de Rock Forest et de Sherbrooke ainsi que les municipalités d'Ascot et de Deauville se regroupaient pour consituer la nouvelle ville de Sherbrooke à laquelle a aussi été annexée la majeure partie de la municipalité de Saint-Élie-d'Orford. L'appellation Fleurimont a toutefois été préservée et elle identifie maintenant un arrondissement correspondant, pour la majeure partie, au territoire de l'ancienne ville du même nom. Le texte qui suit est celui qui avait été rédigé pour décrire l'ancienne ville de Fleurimont. La municipalité d'Ascot-Nord, ainsi dénommée parce qu'elle était située au nord du canton d'Ascot, fut créée en 1937, dans la région de l'Estrie, tout près de la ville de Sherbrooke et de la rivière Saint-François. Or, pour éviter toute confusion entre la municipalité du canton d'Ascot et celles d'Ascot Corner et d'Ascot-Nord, la dénomination était modifiée en Fleurimont en 1971. Cette appellation rappelle une famille française dont l'ancêtre, Nicolas-Joseph de Noyelle de Fleurimont (Quimper, France, 1695-1761), arrive au Canada vers 1710. Officier de la marine française, il fut commandant de différents postes militaires. Après la Conquête, il retourne en France, laissant ici son fils Pierre-Philippe de Noyelles de Fleurimont. L'aspect vallonné du site a, de plus, justifié le choix de Fleurimont comme dénomination. L'importance des fleurs pour les Fleurimontois est soulignée par l'existence d'un secteur de la ville où les rues portent des noms de fleurs. L'expansion démographique s'est effectuée avec lenteur puisque en 1941 on comptait à peu près le même nombre d'habitants que dix ans plus tard, à cause de la décision de Sherbrooke d'annexer une partie du territoire de sa voisine, située dans sa proche banlieue. D'ailleurs Fleurimont s'est développée comme partie de l'agglomération de Sherbrooke. Toutefois, en mai 1992, les autorités municipales considérant le caractère largement urbanisé du territoire et l'importance de la population, 14 600 habitants, sollicitaient le statut de ville, officiellement accordé en juillet 1993. En 1915, un modeste ermitage connu comme le Sanctuaire de Beauvoir était créé à cet endroit et allait accéder au statut de paroisse en 1953. Consacrés au Sacré-Cœur, ces lieux accueillent nombre de pèlerins. Fleurimont constitue surtout un lieu de commerce et de services. Voir : Ascot (canton).

  • Lennoxville  (Ville)

    Il est à noter que cette ville n'existe plus depuis le 1er janvier 2002. En effet, à cette date, les villes de Lennoxville, de Bromptonville, de Fleurimont, de Rock Forest et de Sherbrooke ainsi que les municipalités d'Ascot et de Deauville se regroupaient pour constituer la nouvelle ville de Sherbrooke à laquelle a aussi été annexée la majeure partie de la municipalité de Saint-Élie-d'Orford. L'appellation Lennoxville a toutefois été préservée et elle identifie maintenant un arrondissement correspondant au territoire de l'ancienne ville du même nom. Le texte qui suit est celui qui avait été rédigé pour décrire l'ancienne ville de Lennoxville. Au confluent des rivières Massawippi et Saint-François, au cœur de l'Estrie, à 5 km au sud-est de Sherbrooke et à 40 km de la frontière américaine, on retrouve cette petite ville bilingue, qui forme le centre des activités de la communauté anglophone de cette région. D'abord dénommé Petites-Fourches ou Little Forks en raison de sa situation géographique par rapport à Sherbrooke, identifiée jadis comme Grandes-Fourches – appellation que reflète en partie le nom de Lennoxville en abénaquis, Nikitotegwasis, la petite rivière qui fourche –, l'endroit a été érigé en 1871 comme municipalité du village de Lennoxville et devait obtenir un statut de ville en 1920. Ce nom rappelle sir Charles Lennox, duc de Richmond et Lennox (1764-1819), ancien gouverneur en chef de l'Amérique du Nord britannique (1818-1819) et arrière-petit-fils du roi Charles II. Certains spécialistes croient que cet administrateur colonial, mort des suites de la morsure d'un renard atteint de rage, n'a pas donné son nom à la ville, mais qu'il s'agit plutôt d'une famille de pionniers dénommés Lennox, arrivés sur les lieux vers 1803. La fondation et le développement de Lennoxville résultent d'une décision concertée et volontaire. En effet, alors qu'après la Conquête, les Britanniques avaient situé les établissements religieux anglicans à Québec, à Trois-Rivières et à Montréal, vers 1840, la forteresse anglophone se trouvait du côté des Cantons-de-l'Est, en raison surtout de l'émigration des Loyalistes. On décida donc de doter cette région d'établissements importants et de les implanter à Lennoxville. Il apparaissait d'autant plus essentiel pour les anglicans de prendre position dans la région que les presbytériens et autres sectes y réalisaient de sérieuses poussées, tout comme les catholiques romains d'ailleurs! En conséquence, dès 1822, la communauté religieuse anglicane disposait d'une paroisse, la Parish of St. George's. Plus tard, en 1847, la Lennoxville United Church s'implantait à cet endroit, alors que la paroisse catholique de Saint-Antoine-de-Lennoxville faisait l'objet d'une érection canonique en 1890. La présence des compagnies ferroviaires du Canadien National, du Canadien Pacifique et du Boston & Maine a largement favorisé le développement économique local autrefois. Les Lennoxvillois peuvent s'enorgueillir de la présence d'institutions de prestige comme l'Université Bishop ou Bishop's University (1853) et le Bishop's College School (1861), qui dispensent toujours un enseignement spécialisé de grande qualité. Le nom Bishop évoque le deuxième fils de Jacob Mountain (1749-1825), premier évêque anglican de Québec en 1793, soit George Jehoshaphat Mountain (1789-1863), qui fut le troisième évêque anglican de Québec (1837-1863) et qui a fait don des terrains sur lesquels le Bishop's College sera érigé en 1845. Il fut également membre de la corporation chargée de l'administration de l'institution. En outre, une station de recherche agricole, qui développe des programmes de recherche génétique sur le croisement et la nutrition des vaches laitières, des porcs et des moutons, contribue au renom de cette importante municipalité de la banlieue de Sherbrooke.

  • Rock Forest  (Ville)

    Il est à noter que cette ville n'existe plus depuis le 1er janvier 2002. En effet, à cette date, les villes de Rock Forest, de Bromptonville, de Fleurimont, de Lennoxville et de Sherbrooke ainsi que les municipalités d'Ascot et de Deauville se regroupaient pour constituer la nouvelle ville de Sherbrooke à laquelle a aussi été annexée la majeure partie de la municipalité de Saint-Élie-d'Orford. L'appellation Rock Forest a toutefois été préservée et elle identifie maintenant un secteur correspondant à l'ancienne ville du même nom. Le texte qui suit est celui qui avait été rédigé pour décrire l'ancienne ville de Rock Forest. Les Forestois habitent une municipalité de banlieue, implantée à 11 km au sud-ouest de Sherbrooke, en 1921, sous le statut de municipalité sans autre désignation. Il faudra attendre jusqu'en 1983 pour qu'elle accède à celui de ville. Au cours du XIXe siècle, la British American Land Company vend de nombreux lopins à des immigrants de l'Angleterre surtout, de l'Irlande, de même que de l'Écosse. Ceux-ci fondent la communauté de Drop Off, descendre, diminuer, ainsi dénommée à cause d'une descente d'eau sur la rivière Magog formant une chute près de l'actuelle ville de Rock Forest, au lieu où le premier pont de bois jeté sur la rivière a été construit. En 1870, l'Irlandais Parker Nagle modifiait ce nom en Rock Forest, appellation d'un château qu'il avait possédé dans son pays natal. Cependant, on croit généralement, à tort, que ce nom a été retenu par les Anglais parce que les rivages de la rivière Magog sont rocheux à cet endroit et que les lieux étaient autrefois recouverts d'épaisses forêts. En outre, l'existence de la paroisse de Saint-Roch-d'Orford, fondée en 1891, a pu ajouter à la confusion dénominative (Roch, très près de Rock), encore que le bureau de poste créé en 1872 ait porté, dès ses débuts, le nom de Rock Forest.

  • Saint-Élie-d'Orford  (Municipalité)

    Il est à noter que cette municipalité n'existe plus depuis le 1er janvier 2002. En effet, à cette date, les municipalités d'Ascot et de Deauville ainsi que les villes de Bromptonville, de Fleurimont, de Lennoxville, de Rock Forest et de Sherbrooke se regroupaient pour constituer la nouvelle ville de Sherbrooke à laquelle a aussi été annexée la majeure partie de la municipalité de Saint-Élie-d'Orford. Le nom Saint-Élie-d'Orford a toutefois été préservé et il identifie maintenant un secteur correspondant à cette partie du territoire annexée à la ville de Sherbrooke. Le reste du territoire de l'ancienne municipalité de Saint-Élie-d'Orford a été annexé en partie à la municipalité du canton d'Orford et en partie à la municipalité de la paroisse de Saint-Denis-de-Brompton. Le texte qui suit est celui qui avait été rédigé pour décrire l'ancienne municipalité de Saint-Élie-d'Orford. Les Orferois doivent leur dénomination collective à la situation de leur municipalité dans le canton d'Orford, proclamé en 1801, qui fait allusion à un village du comté de Suffolk en Angleterre. Pour ce qui est du segment Saint-Élie, il rappelle que l'abbé Alfred-Élie Dufresne (1826-1891), grand vicaire, a desservi la mission de Saint-Élie-d'Orford en 1883, avant que celle-ci n'accède au statut de paroisse en 1889. Curé de Saint-Michel-de-Sherbrooke (1853-1891), l'abbé Dufresne a été missionnaire fondateur catholique de Compton (1855-1856), de Magog (1861), de Coaticook (1868-1870) et de Bromptonville (1863-1871). Créée en 1899, la municipalité de la paroisse de Saint-Élie-d'Orford prend place en Estrie, à l'ouest de Sherbrooke, entre Rock Forest, au sud, et Saint-Denis-de-Brompton, au nord. La partie ouest du territoire, qui comporte depuis 1992 le statut de municipalité, est peu peuplée. Étant donné la présence d'Écossais et d'Anglais venus d'Europe et de Valcartier, le bureau de poste, identifié présentement sous le nom de Saint-Élie-d'Orford (1931), était connu sous celui de Glen Iver (1885-1931). Lieu de naissance du poète Alfred DesRochers (1901-1978), qui a célébré son coin de pays, notamment dans son recueil À l'ombre de l'Orford (1929), Saint-Élie-d'Orford prend place aux portes d'une région de montagnes et de lacs dominée par le mont Orford (881 m). Voir : Orford, Mont.

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