Origine et signification
Au sud-ouest de la ville de La Sarre, cette vaste étendue d'eau d'une superficie de 878 km² se situe principalement en Ontario et constitue un important élément du bassin de la baie James. Abitibi vient de l'algonquin âpihtô, « la moitié » ou « la demie » et nipi, « eau », pour former un mot qui signifie « eau mitoyenne, là où l'eau se rencontre à mi-chemin ou à la hauteur des terres ». Le terme explique bien le fait que le lac, à 265 m d'altitude, se trouve sur la ligne de partage des eaux entre le bassin versant du Saint-Laurent, au sud, et celui de la baie James, au nord. Abitibi est aussi le nom d'un petit groupe d'Algonquins vivant sur la rive ontarienne du lac et qui décrit sa situation à mi-chemin entre les postes de la baie d'Hudson et ceux de l'Outaouais.
Dès le XVIIe siècle, l'Abitibi est au centre de la rivalité franco-anglaise pour assurer le contrôle de la traite des fourrures. En 1686, le chevalier de Troyes chasse les Anglais et la Compagnie de la Baie d'Hudson de leurs positions militaires et commerciales à la baie d'Hudson. Il construit également un fort sur la rive est du lac Abitibi, qui demeurera actif jusqu'à la Conquête. La Compagnie du Nord-Ouest prend alors la relève, suivie de la Compagnie de la Baie d'Hudson, qui y conserve un poste de traite jusqu'en 1922.
Au début du XXe siècle, la construction du chemin de fer Transcontinental ouvre le territoire à la colonisation. La plupart des nouveaux venus proviennent alors des comtés de Portneuf, de Nicolet, de Champlain ou de Montmagny et s'installent sur les bonnes terres près du lac ou ailleurs dans la région. Le lac Abitibi permet, vers 1920, à quelques colons de pénétrer plus profondément sur le territoire et de fonder la municipalité de Palmarolle. L'industrie forestière se servira longtemps du lac Abitibi pour le flottage des billots et comme point de rassemblement du bois.
La Relation des Jésuites de 1660 fait mention du peuple Outabitibek. Sur sa carte de 1685, Hubert Jaillot désigne cette étendue d'eau du nom de Lac des Tabitibis, dans sa partie supérieure, et de Lac Piscoutagamy, dans sa section inférieure. Il faut attendre 1915 pour que l'orthographe du mot Abitibi soit définitivement fixée, à la suite d'une décision de la Commission de géographie, qui avait dû faire son choix entre cette forme et celles d'Abbitibi, Abitibbi et Abbitibbi. Auparavant, des graphies nombreuses et variées désignaient le lac : Outabitibek (1660), Tabitibis (1684), Tibitibis (1698), Abitibis (1705), Abbetikis (1736), Outabytibis (1753), Abittibbes (1805).
Sources
Noms et lieux du Québec, ouvrage de la Commission de toponymie paru en 1994 et 1996 sous la forme d'un dictionnaire illustré imprimé, et sous celle d'un cédérom réalisé par la société Micro-Intel, en 1997, à partir de ce dictionnaire.
Date d'officialisation
1968-12-05
Spécifique
Abitibi
Générique (avec ou sans particules de liaison)
Lac
Type d'entité
Lac
Région administrative
Abitibi-Témiscamingue
Municipalité régionale de comté (MRC)
Abitibi-Ouest
Municipalité
Roquemaure (Municipalité)
Code géographique de la municipalité
87015
Latitude nord Longitude ouest
48° 40' 14"
79° 31' 01"
Coordonnées décimales
-79.51694
48.67056
Carte topographique 1/50 000
32D/12
Carte topographique 1/20 000
32D/12-0202