Sorel
(Ville)
Il est à noter que cette ville n'existe plus depuis le 15 mars 2000. En effet, à cette date, les villes de Sorel et de Tracy se regroupaient pour constituer la nouvelle ville de Sorel-Tracy. L'appellation Sorel a toutefois été préservée et elle désigne maintenant un secteur correspondant au territoire de l'ancienne ville du même nom. Le texte qui suit est celui qui avait été rédigé pour décrire l'ancienne ville de Sorel.
Sorel constituait la quatrième plus ancienne ville du Canada. L'histoire soreloise connaîtra ses balbutiements avec la venue de Samuel de Champlain dans cette région en 1609-1610. L'année 1642 marque la construction par Montmagny du fort Richelieu – ainsi dénommé en l'honneur du cardinal de Richelieu, ministre de Louis XIII –, sur la rive droite de la rivière du même nom. Il sera rebâti en 1665, par Prouville de Tracy, avec l'aide de Pierre de Saurel (1628-1682), dont il prendra le nom en 1672. Cette année-là, un territoire voisin, promis en 1666, est officiellement concédé à Saurel, officier du régiment de Carignan-Salières.
Le nom Sorel, également attribué à la ville en 1860 et au bureau de poste en 1862, a connu bien des avatars orthographiques : Saurel (1680); Sorel (1689); Sorrel (1760); Sorrell (1770); Sorelle (1795), et quelques autres. Par ailleurs, l'endroit avait été désigné au XVIIe siècle sous le nom d'Onthradéen par les Wendats (Hurons), et sous ceux de Cap-de-Victoire et de Cap-de-Massacre par les Français, à la suite de la victoire de Champlain sur les Iroquois. En langue abénaquise, la forme Masolian, « beaucoup d'argent », constituait la dénomination de ce territoire.
Considérée comme l'une des plus anciennes paroisses du Richelieu, Saint-Pierre-de-Sorel aurait vu le jour vers 1670 selon certaines sources, bien que l'on ne dispose pas du décret d'érection. Cependant, son existence officielle était reconnue en 1722, avec la publication de l'Arrêt du Conseil d'État du Roi. Toutefois, le nom primitif de l'endroit semble avoir été [Fort] Richelieu, d'après l'ouvrage construit une première fois en 1642. La carte de Sanson d'Abbeville (1656) indique Richelieu. Par ailleurs, une carte des paroisses de la Nouvelle-France porte simplement l'indication Sorel.
Du point de vue municipal, la ville recevra sa charte en 1792, accordée au bourg de William Henry par le gouverneur de la province de Québec (1778-1784), Frederick Haldimand (1718-1791), qui avait acheté, en 1781, le territoire de cette partie de l'ancienne seigneurie. Il en fit un territoire d'État afin d'y établir des Loyalistes. Le choix du nom s'explique par le séjour récent du prince de Galles au Canada, en 1787, William Henry, devenu ultérieurement le roi Guillaume IV. Le bureau de poste, ouvert en 1814, et la ville instituée en 1848, garderont par la suite la dénomination William-Henry. Une nouvelle érection sous l'appellation de Sorel, en 1860, restituera à la ville son nom historique. Au cours de la guerre de l'Indépendance américaine (1776-1783), l'endroit devient un lieu de cantonnement de soldats britanniques, où plusieurs Loyalistes s'installent à compter de 1784. D'autre part, était créée, en 1845, la municipalité de Sorel « comprenant la paroisse catholique romaine de Saint-Pierre de Sorel ». Abolie deux ans plus tard et rattachée à la municipalité du comté de Richelieu, elle devait être rétablie en 1855 comme municipalité de la paroisse de Sorel. Or, la dénomination municipale officielle de Saint-Pierre-de-Sorel date de 1871.
En 1992, les deux municipalités, soit celle de la paroisse de Saint-Pierre-de-Sorel et celle de la ville de Sorel, fusionnaient pour former la ville de Sorel, aujourd'hui secteur de Sorel-Tracy. Les Sorelois œuvrent notamment dans des usines de métallurgie, des ateliers de mécanique, leur histoire gravitant autour de la navigation fluviale. Avec le mouvement de jumelage, Sorel avait tissé des liens amicaux avec Sorel-Moussel en France.
Tracy
(Ville)
Il est à noter que cette ville n'existe plus depuis le 15 mars 2000. En effet, à cette date, les villes de Tracy et de Sorel se regroupaient pour constituer la nouvelle ville de Sorel-Tracy. L'appellation Tracy a toutefois été préservée et elle identifie maintenant un secteur correspondant au territoire de l'ancienne ville du même nom. Le texte qui suit est celui qui avait été rédigé pour décrire l'ancienne ville de Tracy. Cette ville de la Montérégie, qui forme une seule agglomération avec Sorel, prend place à l'embouchure du Richelieu, le long de la voie maritime du Saint-Laurent, à environ 80 km de Montréal. À l'origine, le territoire de cette municipalité, distante de Sorel de 5 km et de Contrecœur de 17 km, faisait partie de la seigneurie de Sorel, créée en 1672. Au début de la colonie, l'endroit était connu sous l'appellation Île-Saint-Ignace. Détachée de Saint-Pierre-de-Sorel, la paroisse de Saint-Joseph, couramment connue comme Saint-Joseph-de-Sorel, voit le jour en 1875. La même année, une municipalité de paroisse reprendra sa dénomination, modifiée en Tracy, en 1954, à l'occasion de l'accession du territoire au statut de ville. Si l'entité religieuse rappelle le souvenir de Mgr Joseph Larocque ou (1808-1887), deuxième évêque de Saint-Hyacinthe, de 1860 à 1866, la municipalité, par son nom, célèbre la mémoire d'Alexandre de Prouville (vers 1596-1670), marquis de Tracy et seigneur de Tracy-le-Val et de Tracy-le-Mont (Picardie). Il lui revient d'avoir fait construire le fort Richelieu, au XVIIe siècle, à l'embouchure de la rivière qui lui a donné son nom. Après une période glorieuse en Allemagne (1641-1649), il deviendra lieutenant général des armées du roi en 1652 et recevra sa commission en 1663. Ville industrielle, dont 20 % du territoire est occupé par des usines, Tracy est particulièrement reconnue pour ses chantiers navals et ses fonderies. D'ailleurs, l'acier représentant un atout économique majeur, les Traciens célèbrent depuis 1980 le Carnaval de l'acier, qui portait l'appellation Carnaval de Tracy, depuis 1969. Au début des années 1970, on a procédé à des fouilles du site archéologique Mandeville, localisé sur le bord du Richelieu. On y a découvert les vestiges d'un village des Iroquois du Saint-Laurent remontant au XVIe siècle.