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Commission de toponymie

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Rivière Saguenay
Pitchitaouichetz (Rivière)  - Variante traditionnelle autochtone

Origine et signification Le Saguenay est un affluent de la rive gauche du Saint-Laurent; son embouchure, près de Tadoussac, est située à environ 200 km au nord-est de Québec. Long de quelque 160 km, il prend sa source dans la Grande et la Petite Décharge du lac Saint-Jean. Son bassin occupe 88 000 km² et son débit moyen est de 1 760 m3/s. Le Saguenay arrose les villes d'Alma et de Saguenay.

Après avoir devisé longtemps sur le Royaume du Saguenay, Jacques Cartier signale un peu plus loin dans sa Relation de 1535-1536 que le cours d'eau qui conduit à ce territoire porte le même nom. Il l'indique d'abord sous forme de périphrase : « la rivière et chemin du royaume et terre du Saguenay ». Le nom Saguenay désigne le territoire d'où l'eau sort et non pas la rivière, ce qui est d'ailleurs conforme à l'étymologie du mot autochtone saki-nip, qui signifie « eau qui sort » ou « source de l'eau ». Ce nom de lieu, toujours orthographié Saguenay par Cartier, est répété 19 fois dans sa Narration de 1535-1536, et 2 autres fois dans celle de 1541-1542. Cette constance graphique a certainement été un facteur déterminant de la stabilité du toponyme, car c'est cette forme orthographique primitive qui s'est imposée. Toutefois, quelques variantes graphiques du toponyme Saguenay, telles que Sagnay et Saguene, ont paru surtout sur des cartes du XVIe et du début du XVIIe siècles. Elles ont disparu rapidement pour être remplacées par la forme Saguenay. Par ailleurs, les récits de voyage de Samuel de Champlain témoignent d'une démarche analogue à la cartographie de cette époque. Dans un premier temps, le fondateur de Québec orthographie ce nom de lieu de trois façons différentes : Sagenay (1603), Sacqué (1609) et Sacquenay (1615).

Ensuite, Champlain emploie toujours la graphie Saguenay qui avait été retenue par Cartier. Le nom de cette rivière a conservé le genre masculin jusqu'à nos jours. C'est Champlain qui aurait fait connaître le genre masculin de ce cours d'eau; dès 1603, il utilise les deux formes « rivière du Saguenay » et « le Saguenay, qui est une belle rivière ». Très peu d'auteurs ont employé le genre féminin. Parmi ceux-ci, signalons le cartographe français Levasseur, qui indique sur sa carte de 1601 La Saquenee. Nicolas Bellin intitule un document cartographique de 1744 Carte du Cours de la rivière du Saguenay appellée par les Sauvages Pitchitaouichetz. Saguenay s'est appliqué à de nombreux autres lieux, en particulier à des espaces et à des accidents topographiques naturels. Selon un chef abénaquis, en 1884, les Micmacs désignaient cette rivière Ktadoosôk.

Sources

Noms et lieux du Québec, ouvrage de la Commission de toponymie paru en 1994 et 1996 sous la forme d'un dictionnaire illustré imprimé, et sous celle d'un cédérom réalisé par la société Micro-Intel, en 1997, à partir de ce dictionnaire.

Date d'officialisation 1968-12-05

Spécifique Saguenay

Générique (avec ou sans particules de liaison) Rivière

Type d'entité Rivière

Région administrative Côte-Nord

Municipalité régionale de comté (MRC) La Haute-Côte-Nord

Municipalité Sacré-Cœur (Municipalité)

Code géographique de la municipalité 95010

Latitude               Longitude (coord. sexagésimales) 48° 07' 45" -69° 42' 13"

Latitude               Longitude (coord. décimales) 48.12917 -69.70361

Carte topographique 1/50 000 22C04

Carte topographique 1/20 000 22C04 -0202

Variante traditionnelle autochtone

  • Pitchitaouichetz (Rivière)

    Pitchitaouichetz est le nom que les Essipiunnuat utilisent pour désigner le vaste cours d’eau dont le nom officiel est Rivière Saguenay. Cette rivière est un affluent de la rive gauche du fleuve Saint-Laurent. Son embouchure, près de Tadoussac, est située à environ 200 km au nord-est de Québec. Longue de quelque 160 km, la rivière prend sa source dans le lac Saint-Jean. Son bassin versant occupe 88 000 km² et son débit moyen est de 1 760 m3/s, ce qui en fait l’un des cours d’eau les plus importants en taille de la vallée laurentienne.

    Le nom Pitchitaouichetz signifierait « fleuve de la mort », selon l’écrivain Eugène Achard, ou « rivière qui coule entre deux chaînes de montagnes », selon d’autres sources. C’est ce nom qui apparaît sur une carte de 1744 de Jacques-Nicolas Bellin (1703-1772). Le nom a cependant été relevé sous diverses graphies au fil des ans. En effet, on peut lire Pitchitanichetz en 1880 dans Le Saguenay et la vallée du lac St-Jean : étude historique, géographique, industrielle et agricole d’Arthur Buies (1840-1901), Pitchitaouichez en 1955 dans Histoire de Roberval, cœur du lac Saint-Jean de Rossel Vien (1929-1992), Pitchitaoutchez en 1960 dans Sur les sentiers de la Côte-Nord d’Eugène Achard (1884 -1976), Pitchiaouichez en 1977 dans De Québec au Lac Saint-Jean : ou, Sentiers des Laurentides, sentiers des Amérindiens, sentiers des Jésuites, 1678-1703 de Thomas-Edmond Giroux (1897-1971), Pitchiataouitchen en 1993 dans Le fjord du Saguenay, merveille du Québec d’Alain Dumas et Yves Ouellet et Pitchita8chetz en 2002 dans L’exploration du Saguenay par J.‑L. Normandin en 1732 : au cœur du domaine du Roy de Russell-Aurore Bouchard. Il est à noter que les formes Pitchita8itchez et Pishitauisheu ont aussi été observées.

    Pitchitaouichetz se prononce pit-chi-ta-oui-chèttz.

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