Origine et signification Situé dans le parc national de la Gaspésie, ce mont fait partie des Chic-Chocs. Atteignant une altitude de 1 151 m, il comporte deux hauteurs, le sommet Albert Sud, le plus élevé, et le sommet Albert Nord, séparées par un plateau connu sous le nom de Table à Moïse, un ensemble que l'on peut admirer de la route traversant la péninsule gaspésienne de Sainte-Anne-des-Monts à New Richmond. Quelques autres reliefs des environs, les monts Jacques-Cartier et Richardson notamment, partagent à des degrés divers certaines des caractéristiques bioclimatiques qui font du mont Albert un site exceptionnel au Québec : les neiges le recouvrent – du moins en partie – neuf mois par année; sa végétation de toundra alpine est particulière, à plusieurs égards semblable à celle du Grand Nord; on y trouve, à certains moments de l'année, quelques hardes de caribous des bois, ces cervidés s'étant maintenus au sud du Saint-Laurent uniquement dans la région des monts Chic-Chocs. Le mont Albert a été ainsi nommé par l'arpenteur-géologue Alexander Murray (1810-1884), qui en atteignit le sommet le 26 août 1845, jour de l'anniversaire de naissance du prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha (1819-1861), l’époux de la reine Victoria (1819-1901).

Notice biographique

Le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha (Cobourg, Allemagne, 1819 – Windsor, Angleterre, 1861) est l'époux de Victoria (1819-1901), reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande de 1837 à 1901. Il est issu d'une maison souveraine allemande apparentée à plusieurs familles régnantes européennes. À l'instigation de leur oncle commun, le roi de Belgique Léopold I^er (1790-1865), le prince Albert et la reine Victoria se marient le 10 février 1840. Bien que perçu avec méfiance par le peuple et l'aristocratie britanniques en raison de ses origines étrangères, le prince Albert devient le secrétaire particulier et le principal conseiller de son épouse. Il encourage notamment la jeune souveraine à adopter une position de neutralité politique, contribuant ainsi à l'évolution du rôle de la monarchie britannique. 

Tout en se gardant d'intervenir directement dans les affaires politiques du Royaume-Uni, le prince Albert utilise son influence afin de s'opposer au travail des enfants et de promouvoir le libéralisme économique, la réforme de l'enseignement universitaire et l'abolition de l'esclavage à travers le monde. Mécène des sciences et des arts, il organise la Grande Exposition de 1851, à Londres. Cette exposition universelle – la première du genre – se révèle un succès retentissant, attirant environ 6 millions de visiteurs et mettant le Royaume-Uni à l'avant-plan de la scène scientifique, technologique et artistique. Depuis longtemps favorable à des réformes militaires, le prince Albert participe également à la réorganisation de l'armée britannique pendant la guerre de Crimée (de 1853 à 1856). En 1857, la reine Victoria lui accorde le titre de prince consort en reconnaissance de son soutien infaillible. Malgré sa santé déclinante, le prince Albert continue d'influencer discrètement les destinées de son pays adoptif jusqu'à ce que la maladie l'emporte en décembre 1861. Seulement quelques semaines avant son décès, il évite d'ailleurs au Royaume-Uni d'être entraîné dans la guerre de Sécession (de 1861 à 1865) par son intervention dans l'affaire du Trent. La mort précoce du prince Albert plonge la reine Victoria dans un deuil profond, qui marquera la suite de son règne. 

Sources

COMMISSION DE GÉOGRAPHIE. Toponymie des principaux reliefs du Québec, Étude toponymique n^o 4, 72 p.
Noms et lieux du Québec, ouvrage de la Commission de toponymie paru en 1994 et 1996 sous la forme d'un dictionnaire illustré imprimé, et sous celle d'un cédérom réalisé par la société Micro-Intel, en 1997, à partir de ce dictionnaire.
RAYBURN, Alan, Place names of Canada, 2nd ed., Oxford; Toronto, Oxford University Press, c2009, p. 6.

Site Web de l'Encyclopédie Britannica (consulté en avril 2023)
Site Web Royal (consulté en avril 2023)