Origine et signification
Le détroit d'Hudson est un large bras de mer qui relie l'océan Atlantique et la baie d'Hudson. Limité au nord par l'île de Baffin et au sud par la baie et la péninsule d'Ungava, sa longueur totale est d'environ 720 km en direction nord-ouest et sa largeur varie de 100 à plus de 160 km. Du côté québécois, les rives sont généralement hautes (jusqu'à 450 m), rocheuses et dénudées. C'est dans certaines baies qu'on retrouve les villages les plus nordiques du Québec : Ivujivik, Salluit, Kangiqsujuaq et Quaqtaq.
Certains historiens prétendent que l'Italien Jean Cabot aurait exploré le détroit d'Hudson, ce qui n'est toutefois pas démontré. Il est certain cependant qu'il était connu de navigateurs anglais et que Martin Frobisher a été le premier à en décrire l'entrée en 1578; il a été aussi mentionné par John Davis (en 1587) et George Waymouth (en 1602). C'est toutefois Henry Hudson (vers 1665-après 1611), qui a été le premier explorateur à s'aventurer, en 1610, dans le détroit dont le nom rappelle aujourd'hui son souvenir.
Notons que Franquelin ne distingue pas le détroit et la baie d'Hudson sur sa carte de 1684 : Golfe de Hudson; Nicolas Bellin inscrit Détroit de Hudson sur sa Carte de la Baye de Hudson de 1744.
Notice biographique
Henry Hudson (Londres?, Angleterre, vers 1565 – baie d’Hudson?, après 1611) est un navigateur et un explorateur anglais. Ses origines et les premières années de sa carrière navale demeurent mal connues. Henry Hudson entre dans l’histoire en 1607 alors qu’il mène, pour le compte de la Compagnie de Moscovie, une société commerciale anglaise, une expédition visant à découvrir un passage à travers l’océan Arctique qui permettrait d’atteindre l’Asie. Son vaisseau, le Hopewell, navigue au-delà de l’archipel Svalbard et du 80e parallèle, un exploit inédit à l’époque, mais doit rebrousser chemin peu après, la voie étant obstruée par les glaces. L’année suivante, Henry Hudson effectue une deuxième tentative pour trouver un passage vers l’Asie, cette fois en voguant au nord de la Russie. L’expédition s’arrête néanmoins à l’archipel de la Nouvelle-Zemble, encore freinée par la banquise.
La Compagnie de Moscovie décidant, devant ces insuccès, de ne plus financer d’expéditions arctiques, Henry Hudson offre ses services à la Compagnie néerlandaise des Indes orientales en 1609. Après avoir à nouveau échoué à franchir l’archipel de la Nouvelle-Zemble, l’explorateur, agissant à l’encontre des instructions qu’il a reçues, mène le Halve Maen à la côte est de l’Amérique du Nord. Dans sa quête d’une nouvelle voie maritime vers l’Asie, il explore la baie du Delaware, puis s’aventure sur le fleuve qui porte aujourd’hui son nom, atteignant l’île de Manhattan – une première pour un Européen – tout en commerçant au passage avec plusieurs groupes autochtones. Il navigue jusqu’à l’actuelle ville d’Albany, dans l’État de New York, avant de conclure que l’Hudson ne conduit pas à l’océan Pacifique et d’entamer le voyage de retour. L’expédition improvisée d’Henry Hudson suscite l’intérêt des Néerlandais pour le commerce des fourrures et mène à la fondation de la Nouvelle-Néerlande dans la région de Manhattan.
Henry Hudson est recruté, en 1610, par un groupe de promoteurs anglais qui lui confient la mission de trouver une voie maritime vers l’Asie en passant par le nord-ouest de l’océan Atlantique et l’Arctique canadien. Le Discovery quitte Londres le 17 avril, puis s’engage dans le détroit d’Hudson à la fin du mois de juin. Au début d’août, Henry Hudson devient le premier Européen à atteindre la baie qui porte aujourd’hui son nom. Il explore et cartographie la côte sud-est de la baie d’Hudson pendant plusieurs mois, mais son navire se retrouve prisonnier des glaces dans l’actuelle baie de Rupert, en novembre. Le manque de nourriture et le scorbut affectent durement l’équipage, contraint d’hiverner dans cet environnement hostile. Le 22 juin 1611, alors que le Discovery entame le voyage de retour vers l’Angleterre, Henry Hudson est victime d’une mutinerie et abandonné dans une chaloupe en compagnie de son fils et de sept marins. Les circonstances exactes du trépas de l’explorateur et de ses compagnons d’infortune restent un mystère. Les huit mutins qui réussissent à regagner l’Angleterre échappent quant à eux à la justice, fort possiblement en raison de l’importance des découvertes dont ils peuvent témoigner.
Sources
Noms et lieux du Québec, ouvrage de la Commission de toponymie paru en 1994 et 1996 sous la forme d'un dictionnaire illustré imprimé, et sous celle d'un cédérom réalisé par la société Micro-Intel, en 1997, à partir de ce dictionnaire.
Dictionnaire biographique du Canada (consulté en mars 2025)
Site Web de l'Encyclopédie Britannica (consulté en mars 2025)
Site Web de l'Encyclopédie canadienne (consulté en mars 2025)
Date d'officialisation
1980-10-02
Spécifique
Hudson
Générique (avec ou sans particules de liaison)
Détroit d'
Type d'entité
Détroit
Région administrative
Nord-du-Québec
Municipalité régionale de comté (MRC)
Hors MRC
Municipalité
Rivière-Koksoak (Territoire non organisé)
Code géographique de la municipalité
99902
Latitude Longitude (coord. sexagésimales)
62° 09' 50"
-72° 55' 19"
Latitude Longitude (coord. décimales)
62.16395
-72.92218
Carte topographique 1/50 000
35I02
Carte topographique 1/20 000
35I02 -0201