Origine et signification
Il est à noter que cette municipalité n'existe plus depuis le 1er janvier 2000. En effet, à cette date, la municipalité de L'Islet-sur-Mer, la ville de L'Islet et la municipalité de la paroisse de Saint-Eugène se regroupaient pour constituer une nouvelle municipalité désignée sous le nom L'Islet-sur-Mer–Saint-Eugène–L'Islet, changé pour celui de L'Islet le 11 novembre 2000. L'appellation L'Islet-sur-Mer a toutefois été préservée et elle identifie maintenant un village correspondant au noyau habité de l'ancienne municipalité du même nom. Le texte qui suit est celui qui avait été rédigé pour décrire l'ancienne municipalité de L'Islet-sur-Mer. Jusqu'en novembre 1989, les municipalités de la paroisse de Notre-Dame-de-Bon-Secours-de-L'Islet et du village de L'Islet-sur-Mer formaient deux entités distinctes dont les territoires ont été réunis pour donner naissance à l'actuelle municipalité de L'Islet-sur-Mer. Cet espace de forme rectangulaire s'étire le long du Saint-Laurent, que les Bas-Laurentiens dénomment la mer, entre Saint-Jean-Port-Joli et Cap-Saint-Ignace et regroupe maintenant l'ancien village (église, quai...) et la quasi-totalité de la paroisse, formée des seigneuries de L'Islet et de L'Islet-de-Bonsecours. Les registres de la paroisse s'ouvrent en 1679 bien qu'un acte d'état civil ait été enregistré aux Islets, en 1678. En 1683, monseigneur de Laval identifie ladite paroisse sous le nom d'Islet Bon-Secours et, dès 1685, apparaît celui de Notre-Dame-de-Bonsecours-de-L'Islet. Malgré cela, le procureur général au Conseil supérieur de la Nouvelle-France, Mathieu-Benoît Collet, n'utilise que la forme Nostre Dame de Bonsecours lorsqu'il procède à l'analyse de la situation des paroisses et missions de la colonie, en 1721. Ce nom est repris sous la graphie Notre-Dame de Bon-Secours dans l'Arrêt du Conseil d'État du Roi, de 1722, confirmant l'existence et la délimitation des paroisses. C'est cette dernière forme qui, légalement, servira à identifier la municipalité de paroisse érigée en 1855 bien que l'usage administratif ait toujours privilégié la forme longue de Notre-Dame-de-Bon-Secours-de-L'Islet. Cette appellation provient de celle de la seigneurie de L'Islet-de-Bonsecours concédée à François Bellanger en 1677 et qu'il ne faut pas confondre avec la seigneurie de L'Islet(-Saint-Jean) située immédiatement à l'est. Les cartes anciennes, celles de d'Anville (1755) et de Carver (1776) par exemple, indiquent Bellanger ou Belanger, mais pas L'Islet. L'élément Bon-Secours faisait allusion à la protection tutélaire de la Vierge, alors qu'Islet identifiait à l'époque un rocher assez important, situé à l'est du quai actuel de L'Islet, et que le Saint-Laurent entourait entièrement pour former un îlot, appelé « islet », prononcé localement [ilète]. Joseph Bouchette écrit, en 1815, que l'« église et le presbytère sont situés sur le bord du Saint-Laurent près d'une pointe de terre sur laquelle est placé le télégraphe No 7; à la haute marée, cette pointe est complètement isolée, et c'est de là que la seigneurie tire son nom d'Islet de St.Jean. » Pour ce qui est de la municipalité du village de L'Islet-sur-Mer, appellation qui survivra à la fusion, d'abord érigée en 1911 sous la dénomination de Bonsecours qui reflétait son insertion dans le territoire de Notre-Dame-de-Bon-Secours-de-L'Islet, elle recevra son identité définitive en 1968. Celle-ci se révélait mieux adaptée à l'histoire et à la position géographique des lieux. Le titre de gloire dont les L'Isletains s'enorgueillissent le plus c'est celui de Patrie des marins, attribué à leur municipalité. Ce surnom se justifie d'autant plus que l'endroit a vu naître, depuis trois siècles, de nombreux marins qui ont servi sur toutes les mers du monde. C'est par ailleurs en ces lieux que le célèbre capitaine Joseph-Elzéar Bernier (1852-1934) prenait charge, en 1869, du Saint-Joseph, son premier navire. Il a notamment pris possession, au nom du Canada, de toutes les îles de l'Arctique en 1909. Le Musée maritime Bernier, installé dans l'ancien couvent, présente une exposition permanente qui témoigne du rôle capital joué par la navigation dans l'histoire de cet endroit.
Sources
Noms et lieux du Québec, ouvrage de la Commission de toponymie paru en 1994 et 1996 sous la forme d'un dictionnaire illustré imprimé, et sous celle d'un cédérom réalisé par la société Micro-Intel, en 1997, à partir de ce dictionnaire.