Origine et signification
Cet odonyme rappelle le nom de « Donald Morrison » (né probablement dans le canton de Lingwick, le 15 mars 1857, et décédé à Montréal, le 19 juin 1894). Personnage célèbre de la petite histoire de la région de Lac-Mégantic, héros victime d'injustice pour les uns, hors-la-loi pour d'autres, il n'a sans doute laissé indifférent personne de son coin de pays. Jusqu'en 1887, le déroulement de sa vie semble avoir suivi un cours normal. Ses parents, Murdoch («Murdo») Morrison et Sophia («Sibla») Mackenzie, des Écossais d'origine, comme plusieurs habitants de la région, proviennent de l'île de Lewis, dans les Hébrides. Ils se sont installés dans le canton de Lingwick, au lieu-dit de Red Mountain, vers 1842. Donald est le benjamin de leur famille de sept enfants. Les Morrison s'installent, vers 1855, dans une ferme de Ness Hill, canton de Whitton, dans la partie nord de l'actuel Lac-Mégantic, approximativement à l'emplacement du centre hospitalier d'aujourd'hui. Afin d'aider son père à payer la terre familiale, Donald se rend dans l'Ouest, vers 1876, où il travaille dans un ranch. On sait cependant qu'il est de retour au pays en 1881. Une part importante de ses économies sert à payer les dettes de son père. Devant le refus de son benjamin de lui prêter davantage, Murdo Morrison s'adresse à un prêteur sur gages local, Malcolm McAuley, et il hypothèque sa ferme. Afin de conserver ses droits sur la ferme, Donald la fait saisir par jugement et la fait vendre aux enchères, à Cookshire, le 18 septembre 1886. Il a dessein de la racheter. Il mise 100 $ de plus que McAuley, mais échoue à acquérir la ferme, parce qu'il n'a pas cette somme sur lui. McAuley revend la ferme à des Duquette, le 7 juillet 1887. Auparavant, le 9 mars 1887, McAuley avait donné trois jours aux Morrison pour quitter les lieux. Donald installe ses parents dans une cabane en bois rond, à Milan, près de Marsden. En mai 1888, un incendie détruit la grange des Duquette et un projectile d'arme à feu se loge dans la cuisine de la ferme, où se trouvait madame Duquette. La rumeur publique accuse Donald Morrison et un mandat d'arrêt est lancé contre lui. L'intéressé ne tient toutefois pas compte de la procédure. Un huissier américain est engagé pour arrêter Morrison, parce qu'il n'y a pas de policier à Mégantic. Le 22 juin 1888, les deux hommes, qui sont tous les deux armés, se retrouvent face à face, dans la rue principale, Maple Avenue (aujourd'hui la rue Laval), tout près de l'hôtel American. Cinq des six témoins de la scène prétendent que le policier Warren s'apprêtait à tirer lorsque Morrison l'a abattu. Un mandat d'arrêt pour meurtre est lancé contre Morrison, qui s'enfuit. Une chasse à l'homme qui mobilise jusqu'à quatre cents policiers de la Sûreté provinciale s'engage. On offre 3 000 $ à quiconque réussira à capturer celui qui est dès lors considéré comme un hors-la-loi. Mais l'affaire Morrison divise l'opinion. Pour les journaux francophones, Morrison est un bandit, tandis que les journaux anglophones présentent de lui le portrait d'un innocent qui bénéficie du soutien clandestin de sympathisants. Afin de faciliter sa capture, le juge Dugas interdit formellement d'offrir le gîte ou de la nourriture au fugitif. Plusieurs passeront outre et seront emprisonnés. Finalement, le 21 avril 1889, Morrison est blessé et capturé, alors qu'il se rend visiter ses parents. Son procès, qui soulève l'intérêt de toute la région, débute à Sherbrooke en octobre 1889. Sa blessure à la jambe n'est pas guérie. La défense n'invoquera jamais la situation de légitime défense. Le jury le déclare coupable de meurtre au second degré. Parmi les procureurs de la Couronne, on retrouve Charles Fitzpatrick, qui deviendra plus tard lieutenant-gouverneur de la province de Québec. Ce dernier et deux des trois avocats de la défense, François-Xavier Lemieux et R. A. E. Greenshields, ont défendu Louis Riel précédemment. Dans la foulée d'une pétition de plusieurs centaines de signatures, le ministère de la Justice autorise la libération de Morrison le 16 juin 1894. Libéré le 19 juin, il est transporté immédiatement à l'hôpital Royal Victoria, à Montréal, où il meurt quatre heures après son entrée, à l'âge de trente-six ans, d'une maladie pulmonaire, probablement la tuberculose. Il est inhumé dans le cimetière de Gisla, entre Scotstown et Stornoway. Sa pierre tombale porte, à la demande de sa mère, la date de son emprisonnement en guise de celle de son décès. Le personnage a laissé un souvenir durable dans la mémoire collective régionale.
Date d'officialisation
2001-06-05
Spécifique
Donald-Morrison
Générique (avec ou sans particules de liaison)
Chemin
Type d'entité
Chemin
Région administrative
Estrie
Municipalité régionale de comté (MRC)
Le Granit
Municipalité
Milan (Municipalité)
Code géographique de la municipalité
30040
Dans une adresse, on écrirait, par exemple :
10, chemin Donald-Morrison
Sur un panneau de signalisation routière, on écrirait, par exemple :
Chemin Donald-Morrison
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