Cratère du Nouveau-Québec
(Cratère météorique)
Le cratère du Nouveau-Québec, dépression circulaire formée par la chute d'un météorite, est situé dans la partie la plus septentrionale du Québec, à quelque 100 km au sud-ouest de Kangiqsujuaq, municipalité de village nordique du détroit d'Hudson. Le cratère mesure un peu moins de 3 km de diamètre et sa profondeur, depuis son pourtour, est de plus de 400 m. Cette dépression est remplie d'une eau douce créant un lac de 2,7 km de diamètre et de 263 m de profondeur, le lac du Cratère, que les Inuits nomment Pingualuk, signifiant « le grand bouton éruptif ». La transparence des eaux de ce lac, le plus profond en Amérique du Nord, est probablement unique au monde. Curieusement, bien qu'il ne possède ni affluent ni effluent et que ses eaux, passablement acides, soient dépourvues de sels minéraux, une espèce de poissons y vit, l'omble. La présence de cette espèce suscite des questions autour desquelles des scientifiques avancent diverses hypothèses ayant trait à leur origine, leur survivance et leur capacité d'adaptation. Des recherches démontrent cependant que ces poissons présentent des anomalies de croissance et qu'ils pratiquent une forme de cannibalisme.
Les débris de cet impact météorique, comparable à l'explosion de la bombe atomique sur Hiroshima, au Japon, combleraient une fosse d'environ 700 m. Actuellement, l'âge du cratère reste inconnu, mais certains géologues le situent entre quelques dizaines de milliers et une dizaine de millions d'années. C'est le 20 juin 1943, lors d'un vol de reconnaissance météorologique effectué par la US Army Air Force qu'on découvre cette forme spectaculaire. Les premiers Blancs à s'y rendre, lors d'une brève expédition en 1950, sont le prospecteur Frederick W. Chubb et le géologue V. Ben Meen, directeur du Royal Ontario Museum of Mineralogy. Le géologue Meen y organise, en 1951, la première expédition scientifique, chapeautée par la National Geographic Society de Washington. Ce n'est que depuis 1988, à la suite d'une expédition scientifique multidisciplinaire organisée par le géologue Michel A. Bouchard de l'Université de Montréal que l'on peut affirmer scientifiquement qu'il s'agit bien d'un cratère météorique. Le cratère a déjà porté le nom de Chubb; l'appellation actuelle fut officialisée en 1952. Le spécifique Nouveau-Québec provient du nom même du territoire créé en 1912 par suite du rattachement de l'Ungava à la province de Québec.