À propos de la Commission
La Commission fête ses 100 ans d'existence! Pour marquer les célébrations, elle publie Parlers et paysages du Québec : randonnée à travers les mots d'ici. Sous la forme d'un carnet de randonnée, cet ouvrage de prestige est consacré au phénomène des québécismes qui appartiennent au vocabulaire géographique et qui sont présents dans les noms de lieux du Québec. De plus, une exposition intitulée Le nom de lieu, signature du temps et de l'espace est présentée au Musée de la civilisation, à Québec.
La France et le Québec s'allient pour faire connaître leur toponymie commune dans l'ouvrage intitulé La France et le Québec : des noms de lieux en partage. Réalisé en collaboration avec la Commission nationale de toponymie de France, ce livre constitue un témoignage significatif de la mise en valeur d'un patrimoine toponymique binational.
La fin des années 1990 est marquée par la mise en ligne du corpus toponymique de la Commission. Avec Internet, les citoyens ont maintenant accès en tout temps à la Banque de noms de lieux du Québec. Ils peuvent ainsi effectuer des recherches sur les noms de lieux du Québec, découvrir leur origine et visualiser la situation géographique des lieux, le tout à partir d'une plateforme électronique conviviale.
L'année 1994 est marquée par la sortie d'un ouvrage colossal : Noms et lieux du Québec. Ce dictionnaire illustré de 960 pages grand format présente plus de 20 000 toponymes avec 500 photographies en couleurs à l'appui. Réédité en 2006, cet incontournable relie la géographie aux autres disciplines du vaste domaine des lettres et des sciences humaines : l'histoire, l'ethnologie, la linguistique.
En 1988, le personnel de la Commission s'investit dans l'organisation d'un stage international de formation en toponymie. Du 7 au 19 août, des stagiaires en provenance de quatorze pays francophones assistent aux conférences et participent aux ateliers donnés à Québec. Les actes de ce stage enrichissant peuvent être consultés sur Internet.
La Commission fête ses 75 ans! En 1987, plusieurs publications voient le jour, dont un nouveau Répertoire toponymique du Québec, qui comprend plus de 100 000 noms de lieux et près de 700 000 éléments d’information, et le Guide odonymique du Québec. Durant cette même période, la barre des 50 000 noms de voies de communication officialisés est franchie.
La même année, la cinquième Conférence des Nations Unies sur la normalisation des noms géographiques se tient à Montréal. Les propos échangés lors de cet événement prestigieux mènent à l’introduction de la notion de « patrimoine » dans la science toponymique. À la même période, le XVIe Congrès international des sciences onomastiques (CISO) se déroule à Québec. L’onomastique est la science qui étudie les noms propres.
L'année 1984 marque le 450e anniversaire de la venue de Jacques Cartier au Québec. Dans ce contexte, la Commission, en collaboration avec la Fédération des sociétés d'histoire du Québec, a organisé le premier Congrès international sur la toponymie française de l'Amérique du Nord. Du 11 au 15 juillet 1984, des participants des États-Unis, de la France, de la Wallonie (Belgique), du Québec et du reste du Canada se réunissent dans la ville de Québec pour approfondir leurs connaissances sur la toponymie de langue française en Amérique du Nord.
Consulter les allocutions et les conférences prononcées lors de ce premier congrès.
Source : Wikipédia
C'est à partir du milieu des années 1970 que la Commission s'intéresse davantage aux noms de voies de communication ou à ce qu'on appelle l'odonymie. Si, au départ, les officialisations visaient surtout le milieu rural (chemins et routes), les activités de la Commission se sont élargies au milieu urbain dès le début des années 1980. L'année 1982 voit l'officialisation d'environ 4 000 noms de voies de communication (rues, avenues, boulevards, etc.).
Aujourd'hui, de concert avec le monde municipal, la Commission s'occupe d'officialiser l'ensemble des noms de voies de communication.
Consulter la liste des noms de voies de communication.
Photo : Richard Laroche
Saviez-vous que les noms de lieux sont porteurs de faits historiques, sociaux et géographiques? Ils permettent non seulement de se repérer, mais aussi de se souvenir. C’est pourquoi la Commission publie plusieurs itinéraires toponymiques qui, en donnant l’origine des noms de lieux d’une région du Québec, rappellent les éléments ayant façonné son identité. Au nombre de sept, ces itinéraires sont tous publiés dans le courant des années 1980.
En matière de toponymie autochtone, les travaux menés sur le terrain depuis les années 1960 ont permis l'officialisation de milliers de noms géographiques en plusieurs langues autochtones. En mars 1979, dans ce contexte de revalorisation, la Commission tient l'Atelier sur l'écriture des noms de lieux amérindiens. Réunissant une quarantaine de spécialistes et plusieurs représentants des milieux autochtones, cette rencontre a pour objectif de s'assurer que l'écriture des noms de lieux autochtones est conforme à des systèmes d'écriture acceptés par les usagers, les linguistes, les cartographes, mais d'abord et avant tout par les autochtones eux-mêmes. Aujourd'hui, la nomenclature géographique officielle du Québec compte environ 12 000 toponymes autochtones, soit près de 10 % de la totalité des noms de lieux du Québec, si on exclut les noms de voies de communication.
Henri Dorion est alors le premier président de la Commission de toponymie. Il occupe cette fonction à trois reprises au cours de sa carrière (1978-1980; 1985-1988; 1993-1996). En plus d'élaborer le cadre de fonctionnement de la Commission, il lance, en 1978, le projet du dictionnaire Noms et lieux du Québec, publié en 1994 et réédité en 2006. De 1987 à 1991, il est président du Groupe d'experts des Nations Unies pour les noms géographiques (GENUNG). Il occupe aussi, en 1990 et en 1991, le poste de président du Comité permanent canadien des noms géographiques, l'actuelle Commission de toponymie du Canada. Pour sa contribution extraordinaire, il reçoit deux doctorats honorifiques, l'un de l'Université de Sherbrooke en 1995, l'autre de l'Université du Québec à Montréal en 2003.
Photo : Brigitte Boudreault
Le 29 août 1977 est sanctionnée la Charte de la langue française, mieux connue sous le nom de loi 101. En vertu de cette charte (voir les articles 122 à 128), la Commission de géographie devient la Commission de toponymie. Ce nouvel organisme se voit confier davantage de devoirs et des pouvoirs considérablement élargis. Il obtient notamment les pleins pouvoirs pour l'officialisation des toponymes, avec l'obligation de les publier une fois l'an à la Gazette officielle du Québec.
Le 19 juillet de l'année suivante, sept personnes sont nommées commissaires sous la présidence d'Henri Dorion, premier président de la Commission de toponymie.
Le Québec compte des montagnes de toutes les couleurs, d'où les noms Montagne Bleue, Montagne Verte, Montagne Grise, Montagne Noire... Ces toponymes figurent parmi les 259 noms de reliefs répertoriés dans une étude publiée par la Commission en 1971. Exclusivement consacrée aux reliefs du Québec, cette étude intitulée Toponymie des principaux reliefs du Québec invite à la découverte. On y trouve la description de plusieurs de nos monts, collines, mornes, escarpements, promontoires et autres entités géographiques.
L'année 1968 en est une d'innovation. En effet, la Commission publie pour la première fois son Guide toponymique du Québec. Un compte-rendu de cette publication est rédigé la même année par Henri Dorion, futur président de la Commission, dans les Cahiers de géographie du Québec. Le guide y est qualifié d'ouvrage « aussi court qu'important », permettant notamment d'établir « les règles à suivre pour l'établissement ou le changement des noms de lieux au Québec de même que pour l'écriture correcte des noms géographiques ».
La première Conférence des Nations Unies sur la normalisation des noms géographiques se tient en 1967 à Genève, en Suisse. La nécessité, pour chaque État, de se doter d'une autorité toponymique nationale en constitue la résolution fondamentale. Jean Poirier, alors secrétaire de la Commission, participe aux travaux de cette première conférence.
Cet événement marque le début du rayonnement international de la Commission, qui a par la suite continué à travailler de concert avec les Nations Unies et des pays francophones, notamment par l'intermédiaire de la Division francophone du Groupe d'experts des Nations Unies pour les noms géographiques, créée en 1998.
À partir de 1962, les inventaires toponymiques réalisés sur le terrain se multiplient. Pour comprendre les toponymes, et découvrir les liens qui existent entre eux et les personnes qui les utilisent au quotidien, des inventaires sont effectués auprès de la population. Les Laurentides, la Beauce, la Côte-Nord et Montréal sont parmi les premières régions visitées. C'est aussi au cours des années 1960 que la conservation et la mise en valeur des toponymes autochtones deviennent une priorité. Certains des inventaires réalisés auprès des communautés autochtones et inuit se sont traduits par la publication de répertoires.
Saviez-vous que l'île d'Orléans a déjà porté les noms Minigo et Île de Bacchus? C'est ce que vous pourriez apprendre en consultant la toute première thèse sur la toponymie québécoise. Intitulée La toponymie historique et actuelle de l'île d'Orléans, elle a été présentée par le géographe Jean Poirier à l'Institut de géographie de l'Université Laval en 1961.
Certains éléments de cette thèse servent à la rédaction d'un article publié en 1962 dans les Cahiers de géographie du Québec. On peut notamment y lire que le nom Minigo, une déformation du mot anichinabé (algonquin) ouindigo signifiant « ensorcelé », était utilisé avant l'arrivée des Européens. On y apprend aussi que c'est Jacques Cartier en personne qui, en 1534, avait baptisé l'île du nom Île de Bacchus après avoir constaté que de nombreuses vignes en peuplaient les rives. Le printemps suivant, il décidait finalement de la nommer officiellement Île d'Orléans, en l'honneur du fils de François 1er, le duc d'Orléans.
L'année 1925 marque la publication, par Hormisdas Magnan, du Dictionnaire historique et géographique des paroisses, missions et municipalités de la Province de Québec. Cet ouvrage comprend notamment les rubriques détaillées de 1130 paroisses et de 138 dessertes ou missions. Dans la préface, on peut lire que ce travail constitue « l'histoire abrégée, mais complète, de la colonisation dans la province de Québec ». En facilitant les recherches dans les registres de l'état civil du Québec, le « dictionnaire Magnan » reste encore aujourd'hui un incontournable en matière de généalogie.
Le mandat de la Commission est précisé dans un décret du 6 avril 1920 : « La Commission décidera de toute question ayant trait à la dénomination des lieux et des accidents géographiques de la province de Québec. Notamment, elle déterminera les nouvelles appellations géographiques; au besoin, elle rectifiera les anciennes ou en fixera l'orthographe; et elle pourra établir des règles de nomenclature qui soient obligatoires pour tous les services de l'Administration (sic) provinciale. Mais les décisions de la Commission seront sujettes à l'approbation du ministre des Terres et Forêts. » Bien que ce mandat soit toujours d'actualité, la Commission possède, depuis 1977, les pleins pouvoirs d'officialisation des toponymes.
Photo : © Antoine Letarte, Wikipédia, l'encyclopédie libreLa première publication de la Commission s'intitule Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec. Ce livre, signé par le premier président de la Commission, Eugène Rouillard, comprend les noms de la plupart des rivières et des lacs du Québec connus en 1914. Le dictionnaire s'est donné pour objectif de fixer « d'une manière définitive l'orthographe qu'il convient de donner à une foule d'appellations géographiques nouvelles ». Il constitue l'un des premiers ouvrages québécois portant sur la toponymie.
Cortège, banquet, discours et chants en marquent le coup d'envoi. Les congressistes envahissent par la suite pendant près d'une semaine les salles de l'Université Laval et de l'Hôtel du Parlement, mises à leur disposition pour l'occasion. Ils recommandent notamment la création d'une commission permanente pour désigner les endroits nouvellement explorés de la province de Québec. Dès lors, la voie est toute tracée pour que soit mise sur pied la Commission géographique de la province de Québec, qui deviendra plus tard la Commission de géographie, puis la Commission de toponymie, telle qu'on la connaît aujourd'hui.
Date de la dernière mise à jour : 2024-04-05