Normes et procédures
En 2002, la 8e Conférence des Nations Unies sur la normalisation des noms géographiques a adopté une résolution où elle recommande que les autorités nationales découragent l'attribution de noms de personnes vivantes à des lieux. On y recommande en outre que les autorités nationales compétentes précisent, dans leurs directives, le délai d'attente souhaitable avant que l'on procède à une désignation commémorative. La période varie d'un à dix ans selon les pays.
La Commission de toponymie du Québec souscrit à ces recommandations et elle s'impose un délai d'un an dans de tels cas. Les demandes de dénomination de lieux d'après des noms de personnes vivantes sont donc rejetées. La Commission invite les demandeurs à fournir d'autres suggestions en se basant sur les sources d'inspirations qu'elle propose dans la section à cet effet.
La désignation toponymique commémorative a pour rôle de rappeler le souvenir de quelqu'un après son décès; choisir le nom d'une personne vivante pour désigner un lieu amène cette désignation à jouer un rôle différent.
Bien que l'on agisse de bonne foi en voulant honorer quelqu'un de son vivant, aller à l'encontre de cette règle peut mener à des situations fâcheuses pour tous les partis. En effet, nul ne connaît l'avenir des personnes vivantes, ni même toujours leur passé, et il peut arriver qu'un lieu doive changer de nom parce qu'on apprend que la personne rappelée dans le nom de ce lieu a fait quelque chose de peu honorable.
À l'inverse, le fait pour une personne d'avoir un lieu à son nom peut devenir préjudiciable à celle-ci, que ce soit à cause d'un événement malheureux se produisant en ce lieu ou parce qu'il est mal entretenu, par exemple. Les hypothèses de situations pouvant s'avérer inconfortables ou carrément invivables sont nombreuses, et il est préférable de les éviter.
Il est recommandé de choisir un nom ne désignant pas une personne vivante pour désigner un lieu. Il est toujours possible d'honorer autrement une personne, par exemple en apposant une plaque commémorative dans le lieu en question afin de faire connaître sa participation et de la remercier de sa contribution, ou encore en mettant en place un prix ou une fondation à son nom. Il est opportun de réfléchir à la meilleure façon de rendre hommage à quelqu'un, autrement que par la dénomination d'un lieu.
Cette règle vaut pour les noms constitués des prénoms, des surnoms ou des noms de familles seuls ou encore des prénoms, des surnoms et des noms de familles réunis, qu'ils soient l'objet de désignations commémoratives ou qu'ils désignent les demandeurs eux-mêmes ou leurs proches.
Par contre, lorsqu'un nom de famille attribué à un lieu fait référence à la présence d'une famille sur le territoire, on ne considère pas qu'il s'agit du nom d'une personne vivante, puisqu'il réfère à plusieurs individus. Pour prévenir toute ambiguïté et indiquer que la dénomination ne vise pas un individu mais une famille, les désignations toponymiques créées dans ce but peuvent comporter l'article « des ». Exemple : Rang des Lachance, Lac des Noël.
De même, l'attribution de prénoms ou de noms de famille dans un système de désignation des rues selon une thématique de prénoms ou de noms de familles est acceptable, en autant qu'ils ne soient pas inspirés par des personnalités notoires. Par exemple, dans un système de rues reprenant des noms de famille de politiciens locaux, on ne pourrait pas utiliser le patronyme d'un ancien maire toujours vivant.
En terminant, voici quelques définitions permettant d'interpréter correctement la règle :
Dans le cas des voies de communication, il peut s'agir d'une autoroute, d'un boulevard, d'une route ou de toute autre artère assez importante pour figurer sur un panneau du ministère des Transports, par exemple.
Date de la dernière mise à jour : 2021-09-09