Chroniques
En 1615, il y a donc 400 ans – un autre 400e, direz-vous? –, était publiée à Madrid la deuxième et dernière partie de l’ouvrage romanesque Don Quichotte, écrit par Miguel de Cervantes. Celui-ci décéda un an plus tard. Son roman serait l’ouvrage le plus traduit au monde après la Bible; il l’a été dans plus de 70 langues. Don Quichotte était amoureux d’une femme prénommée Dulcinée; ce prénom devint d’ailleurs synonyme du mot bien-aimée, avec le temps. Il est rare qu’une œuvre littéraire laisse sa marque dans la toponymie, mais c’est le cas ici.
Don Quichotte est considéré comme le premier roman moderne de l’histoire littéraire, d’où son importance. L’œuvre a donné naissance à des pièces de théâtre, des films, des ballets, des comédies musicales et des opéras. Tous genres confondus, c’est plus d’une cinquantaine d’adaptations qui ont été créées. Purcell, Massenet, Brel et Petipa se sont frottés à l’œuvre.
Le titre original de l’œuvre en français serait L’ingénieux noble Don Quichotte de la Manche. L’action se déroule dans une province au sud de Madrid dénommée La Manche. Le héros collectionne les livres de chevalerie dans sa bibliothèque. Ces derniers lui font tourner la tête, et iI se prend soudain pour le preux chevalier errant Don Quichotte, qui combat le mal et protège les opprimés. Il a pour écuyer le naïf Sancho Panza, et son amour est dédié à Dulcinée. Sur son chemin, les auberges deviennent des châteaux enchantés et les moulins à vent, des géants envoyés par de maléfiques magiciens. À la fin, ne lisant plus de livres de chevalerie, Don Quichotte retrouve la raison, devient sage et meurt entouré des siens.
Plaque indiquant la rue Cervantes, à Madrid
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Qu’en est-il de l’œuvre Don Quichotte dans la toponymie du Québec? Le nom de son auteur désigne une rue de Québec; celui de son héros, deux boulevards, l’un à L’Île-Perrot et l’autre à Notre-Dame-de-l’Île-Perrot; et finalement, celui de sa dulcinée désigne une rue de Havre-Saint-Pierre. Quant à l’Espagne, lieu du roman, elle n’est rappelée qu’une seule fois chez nous. Une rue de Québec y fait référence. Au passage, notons que l’hymne national de l’Espagne est l’un des rares à ne pas avoir de paroles.
Chronique parue le 15 octobre 2015
Date de la dernière mise à jour : 2020-12-29