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La toponymie québécoise au féminin.

Voix de femmes

© smolaw, Bigstock

L’été, c’est la saison des festivals. La chanson y est très souvent à l’honneur. Sauriez-vous nommer les deux chanteuses populaires qui sont le plus souvent rappelées dans la toponymie du Québec? La première est connue sous un nom de famille seulement. Le nom de famille de la seconde est un prénom masculin. Vous voulez d’autres indices? Lisez ce qui suit.


La Bolduc.
La Bolduc
© Famous Studio, Wikimedia Commons

La première chanteuse est née en région.
Un film lui a été consacré ce printemps.
Vous avez trouvé? Il s’agit de La Bolduc.

Mary-Rose-Anne Travers est née en 1894, à Newport, en Gaspésie. Musicienne autodidacte, elle est auteure-compositrice-interprète. Elle épouse le violoneux Édouard Bolduc et entreprend une carrière de chanteuse, d’abord pour aider son mari alors au chômage. Installée à Montréal, sa popularité s’est étendue au Québec ainsi qu’en Nouvelle-Angleterre. Mary Travers est passée à l’histoire musicale comme une pionnière de la chanson québécoise. Inspirées des petites misères quotidiennes des gens pendant la grande crise économique des années 1930, ses chansons sont de véritables chroniques de l’entre-deux-guerres. Connue de son vivant comme madame Bolduc, la tradition populaire a fait d’elle un personnage quasi légendaire sous le nom de « La Bolduc ». Jouant aussi du violon et de la bombarde, cette chanteuse s’est caractérisée par son turlutage. Elle est décédée à Montréal en 1941.

Les noms de quatre lieux rappellent son souvenir en milieu urbain. On les trouve à Montréal, à Québec, à Rimouski et à Sainte-Catherine. Finalement, son nom désigne aussi des monts qui se trouvent en Gaspésie.


La deuxième chanteuse, née aussi en région, est décédée il y a 20 ans exactement.
Elle est considérée comme la passionaria du Québec.
Vous avez deviné? C’est de Pauline Julien qu’il est question.

Pauline Julien (1928-1998), chanteuse, auteure et comédienne, est née à Trois-Rivières. En 1951, à Paris, elle entreprend sa carrière de chanteuse. De retour au Québec en 1957, elle manifeste une prédilection pour les auteurs québécois dans le choix de ses pièces. Il en sera ainsi tout au long de sa carrière, ici comme en France, et elle contribuera à faire connaître la chanson et la culture québécoises. Elle a interprété plus de 2 000 chansons et enregistré plus de 20 disques. Elle fit la promotion de la cause de la femme et de la souveraineté du Québec.

Le nom de Pauline Julien a été attribué à six rues et à un parc public, lesquels se trouvent à Cantley, à Montréal, à Notre-Dame-de-l’Île-Perrot, à Québec, à Repentigny, à Rimouski et à Sainte-Catherine.


Emma Lajeunesse.
Emma Lajeunesse
© Wikimedia Commons

De plus, précisons que la chanteuse dont le nom est le plus fréquent dans la toponymie du Québec est une cantatrice qui a vu le jour à Chambly. Emma Lajeunesse (vers 1847-1930), connue sous le nom de scène d’Emma Albani, a chanté aux côtés d’aussi grands compositeurs que Brahms, Liszt, Gounod et Dvořák. Elle a été amie de la reine Victoria. Ce fut la première cantatrice canadienne à atteindre une renommée internationale. Notons qu’Emma Lajeunesse, dont le souvenir est rappelé treize fois dans la toponymie du Québec, apparaît aussi dans la verrière qui se trouve à la station Place-des-Arts du métro de Montréal. Cette verrière, œuvre de Frédéric Back, est un hommage à l’histoire de la musique à Montréal. Don de l’entreprise Steinberg, elle a été la première œuvre d’art installée dans le métro de Montréal.

Verrière de la station de métro Place des-Arts, à Montréal.
Verrière de la station de métro Place des-Arts, à Montréal
© EMDX, sous licence CC BY-SA 3.0, Wikimedia Commons

Chronique parue le 26 juillet 2018.

Date de la dernière mise à jour : 2021-10-27