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Commission de toponymie

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Chroniques

De filles à aïeules

Deux par deux rassemblés.

L’intendant Jean Talon et monseigneur de Laval accueillent des Filles du roi
L’arrivée des Filles du roi par Eleanor Fortescue Brickdale
Bibliothèque et Archives Canada

Lancée il y a un an, la carte interactive Femmes remarquables du Québec, produite par la Commission de toponymie, est mise à jour à l’occasion de la Journée internationale des femmes, qui sera célébrée dans quelques jours. Ainsi, sur cette carte ont été ajoutés les lieux dont les noms rappellent le souvenir de cinquante nouvelles femmes. La très grande majorité de celles-ci sont des Filles du roi. 

On estime qu’environ 800 Filles du roi sont venues en Nouvelle-France, et ce, sur une période relativement courte de dix ans, allant de 1663 à 1673. On qualifiait ces femmes de Filles du roi parce que le roi Louis XIV avait assumé les frais de leur traversée et parce qu’il avait donné à plusieurs d’entre elles une dot pour faciliter leur union avec un habitant de la colonie.

Les Filles du roi qui s’établissaient à Montréal étaient prises en charge par Marguerite Bourgeoys, à qui l’on doit l’expression Filles du roi. À Québec, parmi celles qui se sont occupées de ces filles, mentionnons Anne Gasnier, épouse de Jean Bourdon. C’est ce dernier, ingénieur en chef, qui a tracé, en 1667, le sentier qui deviendra la célèbre rue Saint-Jean du Vieux-Québec. D’ailleurs, le nom de cette rue rappelle son souvenir. À l’époque, il était en effet d’usage d’ajouter le mot saint au prénom d’une personne à qui l’on voulait rendre hommage.

Dès leur arrivée, les Filles du roi ont commencé une nouvelle existence et elles n’ont pas tardé à trouver un mari – généralement dans les semaines suivantes – parmi les hommes qui étaient environ six fois plus nombreux que les femmes en Nouvelle-France. Si leur mari décédait, plusieurs d’entre elles reprenaient ensuite un époux. Certaines parmi elles se sont même mariées trois fois.

Les Filles du roi sont souvent qualifiées de mères du peuple québécois. Voici ce qu’Anne Hébert écrivait, dans Le premier jardin, à leur sujet : « Il faudrait les nommer toutes, à haute voix, les appeler par leur nom, face au fleuve d’où elles sont sorties au dix-septième siècle, pour nous mettre au monde et tout le pays avec nous. »

Leur arrivée aura laissé sa marque puisque la population de la Nouvelle-France a alors plus que doublé durant ces dix années.

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Carte interactive : Femmes remarquables du Québec.

Chronique parue le 3 mars 2022.

Date de la dernière mise à jour : 2022-05-05