Chroniques
La Journée internationale des droits des femmes, qui se tient le 8 mars de chaque année, et le mois de mars, au cours duquel sont célébrées la francophonie et la poésie, sont l’occasion de mettre en lumière des Québécoises qui se sont démarquées par leurs écrits poétiques et dont le souvenir est rappelé dans la toponymie.
La poétesse dont le nom est le plus souvent rappelé dans le paysage toponymique d’ici est Blanche Lamontagne (1889-1958), pionnière de la poésie régionaliste québécoise. Celle-ci a grandi en Gaspésie, où elle a été séduite par les charmes rustiques de cette région. Son œuvre, inspirée du terroir, compte notamment Visions gaspésiennes (1913), La vieille maison (1920), Les trois lyres (1923) et Ma Gaspésie (1928), en plus de quelques romans et récits. Le nom de Blanche Lamontagne, immortalisé onze fois dans diverses régions, désigne, entre autres, une avenue, un mont et un parc.
L’attribution de noms de poétesses à des lieux de savoir est également une manière évocatrice de souligner leur apport au milieu littéraire. À juste titre, plusieurs appellations de bibliothèques conservent l’empreinte de ces femmes de lettres dans la toponymie du Québec, dont Bibliothèque Rina-Lasnier, Bibliothèque Éva-Senécal et Bibliothèque Françoise-Bujold.
La première de ces bibliothèques est située à Joliette, dans Lanaudière, et son nom rend hommage à Rina Lasnier (1910-1997), dramaturge et poétesse, qui a vu son œuvre récompensée par plusieurs prix, tant au Québec qu’à l’étranger. Le nom de la seconde bibliothèque, qui a pignon sur rue à Sherbrooke, en Estrie, fait revivre la mémoire d’Éva Senécal (1905-1988), qui a publié les recueils de poésie Un peu d’angoisse, un peu de fièvre (1927) et La course dans l’aurore (1929). Enfin, le souvenir de Françoise Bujold (1933-1981), dont les multiples talents se sont exprimés dans divers domaines artistiques, comme la poésie, les arts graphiques et le cinéma, est perpétué dans le nom d’une bibliothèque qui se trouve à Bonaventure, dans la Gaspésie natale de cette artiste pluridisciplinaire.
Plusieurs autres poétesses embellissent aussi la toponymie québécoise par le biais de leurs œuvres en vers ou en prose. En effet, des expressions puisées dans les recueils de poésie de ces femmes de lettres teintent les noms d’une demi-douzaine d’îles du réservoir de Caniapiscau, sur la Côte-Nord. Parmi ces toponymes, relevons L’Ancre à Voiles, L’Herbe Rebelle, L’Indigo Nuit ou encore La Malebête. De quoi colorer le mois de mars d’images fortes façonnées par des poétesses inspirantes.
Pour découvrir d’autres femmes de lettres rappelées dans la toponymie, consultez notre carte Femmes remarquables du Québec.
Chronique parue le 6 mars 2025.
Date de la dernière mise à jour : 2025-03-04