Chroniques
Dessin d'Henri Julien, © Les Patriotes de 1837@1838
Depuis 2003, le lundi précédant le 25 mai, on souligne au Québec la Journée nationale des patriotes. On veut ainsi rappeler « la lutte des Patriotes de 1837-1838 pour la reconnaissance nationale de notre peuple, pour sa liberté politique et pour l'obtention d'un système de gouvernement démocratique1 ». Un triste lieu à Montréal est intimement lié à ces hommes, soit la prison où certains d'entre eux ont été incarcérés et où même quelques-uns ont été pendus.
Entre 1830 et 1836, soit quelques années à peine avant la rébellion des Patriotes, on a construit à Montréal une prison située tout près du fleuve Saint-Laurent. L'édifice principal a trois étages et prend la forme d'un « T » inversé. Sur le même terrain, on a bâti la maison du gouverneur, celui qui était alors responsable de la prison.
« Au mois de mai 1837, plusieurs assemblées publiques ont eu lieu partout au Québec en réponse à la décision de Londres de rejeter les revendications des Patriotes. Ces derniers réclamaient principalement le contrôle du budget par les élus, l'électivité des ministres et un gouvernement responsable1 ». Puis, les événements se sont précipités. Les Patriotes ont fait face aux troupes et aux milices loyalistes à trois endroits, soit à Saint-Denis-sur-Richelieu, à Saint-Charles-sur-Richelieu et à Saint-Eustache. Si leurs chefs étaient majoritairement des francophones comme Louis-Joseph Papineau, il y en avait aussi qui étaient issus des minorités anglaise et irlandaise, comme le docteur Robert Nelson et Edmund O'Callaghan.
Plusieurs Patriotes sont incarcérés dans la fameuse prison et certains, dont De Lorimier, y seront pendus. La voie de communication à la gauche de la prison est d'ailleurs dénommée Avenue De Lorimier. Quant à l'espace devant la prison, il a été désigné sous l'appellation Place des Patriotes. On y trouve un monument du sculpteur Alfred Laliberté, érigé en leur honneur.
Cette prison a été déclarée site historique par le ministère des Affaires culturelles, et son nom, soit Prison des Patriotes-au-Pied-du-Courant, a été officialisé par la Commission de toponymie, le 7 mai 2003, pour rappeler le souvenir de ces gens qui se sont battus pour leur nation.
Il est à noter qu'aujourd'hui cette ancienne prison est la propriété de la Société des alcools du Québec.
1 Extrait d'un communiqué de presse du bureau
du premier ministre, le 24 novembre 2002.
2 Dessin de James D. Duncan © Wikipédia,
l'encyclopédie libre
3 © Wikipédia, l’encyclopédie libre
Chronique parue le 11 mai 2012
Date de la dernière mise à jour : 2021-02-08