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Commission de toponymie

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Montréal - raconté par ses noms de lieux.

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© Commission de toponymie

On vient de partout pour s’établir à Montréal : d’Italie, d’Haïti, du Liban, de France, du Vietnam, de Grèce, de Chine... Certaines communautés culturelles s’y sont établies depuis très longtemps. C’est le cas de celle d’Italie, qui a marqué le paysage montréalais au fil du temps. Certains de ses membres ont modifié nos mœurs culinaires; leur nom est gravé sur des plaques de rue de Montréal. Vous voulez savoir lesquels? Lisez notre chronique.

Qui dit Italie dit pâtes. Qui dit pâtes dit Catelli. La rue Catelli, dans l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, rappelle le souvenir de Charles-Honoré Catelli (1849-1937), dont le prénom italien était Carlo Onorato. Arrivé jeune en sol américain, il ouvre, en 1867 – il y a donc 150 ans –, la première fabrique de pâtes alimentaires au Canada, sur la rue Saint-Paul, à Montréal. L’entreprise sera prospère. En 1908, grâce à l’aide de Canadiens français, il lui donne le statut de société par actions. Il vendra par la suite son entreprise. Catelli est aujourd’hui devenu un géant de l’alimentation. Notons que Charles-Honoré Catelli fut aussi l’un des fondateurs de la Chambre de commerce de Montréal, le pendant français du Board of Trade of Montréal.

Carlo Onorato Catelli.
Carlo Onorato Catelli
© Musée McCord

Qui dit pâtes dit aussi sauce! Et qui dit sauce dit Gattuso. Intéressons-nous à Pasquale Gattuso (1918-2001). Né à Montréal de parents originaires d’Italie, il fonde, dès l’âge de 18 ans, la compagnie Gattuso, qui se spécialise dans la fabrication, l’entreposage et la vente de produits alimentaires. Par la suite, il se départira de ses intérêts dans l’usine de fabrication de produits alimentaires pour se concentrer dans l’importation. La compagnie que Pasquale Gattuso a fondée célébrait ses 80 ans l’an dernier. Un parc, qui se trouve dans l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, rappelle son souvenir.

Pour que l’on puisse acheter les pâtes et les sauces, on a besoin d’épiceries. Tournons-nous vers une femme originaire de Hongrie. Elle a ouvert une épicerie qui fut la première d’un empire qui en comptera 115. Nous avons nommé Ida Roth (1885-1942), femme de Vilmos… Steinberg, dont elle se séparera. Pour faire vivre sa famille, elle ouvre une épicerie rue Saint-Laurent, à Montréal, en 1917. Sa main-d’œuvre sera ses enfants. Ses principes : veiller au volume des ventes et toujours se soucier des besoins de la clientèle. C’est son fils Sam qui prendra la relève. La compagnie Steinberg, aujourd’hui démantelée, a eu plus de 10 000 employés. Une rue porte le nom de cette femme pionnière : Rue Ida-Steinberg. Située dans l’arrondissement de Hochelaga–Mercier-Maisonneuve, elle est non loin de l’endroit où se trouvaient les entrepôts desservant les supermarchés Steinberg.

Terminons la chronique en beauté en nous intéressant à une autre femme d’origine hongroise toujours et femme d’affaires aussi : Édith Gatfalvi (1924-2005), qui épousera George... Serei. Celle-ci s’installe à Montréal, en 1958, où elle ouvre un premier institut de beauté. Un an plus tard, elle fonde la première école professionnelle d’esthétique en Amérique, sur la rue de la Montagne. Pionnière dans son domaine, elle anime des émissions de télévision consacrées à la beauté et à l’esthétique. En 1992, elle est sélectionnée parmi « Ces femmes qui ont bâti Montréal », dans le cadre des festivités du 350e anniversaire de la ville. Une rue de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles rappelle le souvenir d’Édith Serei.

* Mention de source du bandeau Montréal raconté par ses noms de lieux : © Ville de Montréal, Bureau du patrimoine, de la toponymie et de l'expertise.

Chronique parue le 14 septembre 2017.

Date de la dernière mise à jour : 2021-02-05