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Chroniques

La longue marche des femmes
pour l’obtention du droit de vote au Québec

L’hôtel du Parlement, à Québec.
L’hôtel du Parlement, à Québec
© Marcel Gignac, Tourisme Québec

L’Acte constitutionnel de 1791, qui crée le Bas-Canada et le Haut-Canada, accorde le droit de vote aux personnes âgées de plus de 21 ans, sans distinction de sexe, mais satisfaisant toutefois à certaines exigences. Pour pouvoir voter, une personne doit posséder une propriété ou des biens d’une valeur déterminée, ou payer un certain montant d’impôt ou de loyer. Par conséquent, la loi permet aux femmes propriétaires, qui sont pour la plupart des veuves ou des célibataires, de voter, mais uniquement dans le Bas-Canada. Ce droit leur sera formellement retiré en 1849 par l’Assemblée législative du Canada-Uni.

En 1918, le Gouvernement canadien autorise les femmes de 21 ans ou plus à voter aux élections fédérales, sans égard à leur statut économique. Puis, dès 1922, toutes les législatures provinciales l’imiteront, sauf le Québec. Ce dernier ne bougera que 18 ans plus tard. En effet, c’est le 25 avril 1940, sous le gouvernement d’Adélard Godbout, qu’est sanctionnée la Loi accordant aux femmes le droit de vote et d’éligibilité.

En cette année du 80e anniversaire du droit de vote des femmes au Québec et en ce début d’octobre, Mois de l’histoire des femmes, intéressons-nous à quelques femmes qui ont marqué la société québécoise.

Ainsi, qui sont ces pionnières qui se sont battues pour l’obtention du droit de vote féminin? Quelle est la première femme à s’être présentée aux élections au Québec? Quelle est la première à avoir été élue députée? Pour le savoir et pour connaître le rappel de quelques-unes de ces femmes dans la toponymie du Québec, lisez ce qui suit.

Les femmes qui ont mené le combat pour l’obtention du droit de vote au Québec étaient connues sous le nom de suffragettes. Parmi les figures de proue de la lutte pour le suffrage féminin, on peut citer Marie Lacoste-Gérin-Lajoie, Thérèse Casgrain et Idola Saint-Jean. Intéressons-nous au parcours de cette dernière.

Idola Saint-Jean.

Idola Saint-Jean
© Archives de la Ville de Montréal

Née en 1880, à Montréal, Idola Saint-Jean étudie à la Sorbonne, à Paris. À son retour au Québec, elle devient professeure au Département d’études françaises de l’Université McGill. En 1918, elle adopte seule (elle restera toujours célibataire) une petite fille noire dont les parents sont décédés de la grippe espagnole. En 1930, Idola Saint-Jean est la première Québécoise à se présenter aux élections fédérales. Très engagée socialement, elle excelle dans l’art de communiquer. La radio, les conférences et les manifestations sont autant de tribunes qu’Idola Saint-Jean utilise pour véhiculer un message de justice sociale et d’égalité des sexes. Les femmes voteront pour la première fois au Québec en 1944. Idola Saint-Jean, qui meurt l’année suivante, n’aura voté qu’une seule fois aux élections québécoises.

La première femme à se porter candidate aux élections du Québec est Mary Loretta Leehy. Elle se présente à l’élection partielle de 1947 pour prendre la succession de son mari, Dennis James O’Connor, député décédé en fonction l’année précédente. Voici comment la candidate est désignée sur le bulletin de vote : « O’Connor, Dennis James Mrs ».  Ainsi, elle n’est pas désignée par son nom, mais par celui de son mari!

En 1961, Claire Kirkland-Casgrain devient la première femme à être élue députée au Québec. Elle sera même la première femme ministre, en 1962.

Cinq lieux ont été nommés pour rappeler le souvenir d’Idola Saint-Jean : un édifice à Laval, un parc à Montréal ainsi que trois rues, soit une à Gatineau, une autre à Saint-Bruno-de-Montarvillle et une dernière à Sherbrooke.

En ce qui concerne Claire Kirkland-Casgrain, ce sont une rue, un édifice et un parc, tous situés à Montréal, qui ont été désignés par son nom pour perpétuer son souvenir.

Chronique parue le 1er octobre 2020.

Date de la dernière mise à jour : 2022-05-18