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Chroniques

Un temps pour la reconnaissance

Un temps pour la reconnaissance 2021.

L’attribution de noms de personnes pour désigner des lieux est une pratique courante. À preuve, en 2020-2021, les noms de quelque 250 personnes ont été retenus pour désigner des lieux du Québec.

Pour la majorité de ces personnes, c’était la première fois que leur nom était ainsi retenu. Ce fut le cas de personnalités ayant une grande notoriété, comme le comédien Albert Millaire, l’entomologiste Georges Brossard, qui a notamment fondé l’Insectarium de Montréal, et le pharmacien Joseph-Louis Mathieu, à qui l’on doit le sirop Mathieu. Ainsi, les noms Passage Albert-Millaire, Chemin Georges-Brossard et Rue Joseph-Louis-Mathieu rappellent depuis peu leur souvenir.

Parmi toutes les personnes dont les noms ont fait leur première entrée dans la nomenclature toponymique officielle cette année, la plupart ont laissé leur marque dans leur communauté ou leur région, ou encore dans leur domaine d’activité. Ces femmes et ces hommes méconnus, mais hors du commun, ont souvent eu un parcours inspirant. Mettons sous les projecteurs quelques-unes de ces personnes. Pour découvrir un prospecteur minier novateur, une femme d’affaires qui aimait les arts, un urbaniste visionnaire et, finalement, une humaniste, lisez ce qui suit.

Chemin Peter-Ferderber (à Val-d’Or)

Ce nom désigne une voie de communication située à Val-d’Or, en Abitibi-Témiscamingue.

On rappelle ici le souvenir de Peter Ferderber (1927-2019), mari de Dolores Letitia Phippen. Né en Slovénie, ce dernier s’est établi avec sa famille dans la région de Val-d’Or en 1934, où il est devenu un acteur important du développement minier. Il est celui qui a découvert le filon aurifère qui a mené à l’exploitation de la mine Belmoral, en 1974. Il a également participé à la découverte et au financement de huit mines de la région et d’ailleurs. Sommité dans son domaine, il a été l’un des prospecteurs les plus novateurs de son époque et l’un des promoteurs miniers les plus énergiques de l’Abitibi.

Théâtre National.

Théâtre National
© Collection de la Société d’histoire et de généalogie de Matane

Parc Antoinette-Guy (à Matane)

Ce nom désigne un parc public situé sur l’avenue D’Amours, à Matane, dans la région du Bas-Saint-Laurent. Ce parc est bordé par la rivière Matane.

On rappelle ici le souvenir d’Antoinette Guy (Baie-des-Sables, 1893 — id., 1985), femme de Philippe Forbes (1894-1945). Celle-ci a joué un rôle important dans le secteur du divertissement à Matane. En 1945, elle a pris la relève de son mari, fondateur du Théâtre National. Situé sur l’avenue D’Amours, cet établissement, fondé en 1928, présentait des films, des pièces de théâtre et des vaudevilles joués par des troupes venues de Montréal. Le chanteur Tino Rossi y a tenu un spectacle en mai 1952. Ce lieu a également servi de salle de danse et a été utilisé comme cinéma jusqu’en 1985. 

Benoît Bégin

Benoît Bégin
© Amélie Philibert, Université de Montréal

Parc Benoît-Bégin (à Trois-Rivières)

Ce nom désigne un parc public situé au 750, rue des Peupliers, à Trois-Rivières, en Mauricie.

On rappelle ici le souvenir de Benoît Bégin (1922-2018), urbaniste. Ce dernier a ouvert un bureau comme consultant en urbanisme et en architecture du paysage à Trois-Rivières, sa ville natale, en 1953. Il a travaillé pour plusieurs villes, dont Lac-Mégantic, Nicolet, Cap-de-la-Madeleine, Shawinigan-Sud ainsi que Trois-Rivières. Benoît Bégin a réalisé un plan directeur et un rapport d’accompagnement pour la Ville de Trois-Rivières, comprenant entre autres le tracé des autoroutes, le réaménagement du centre-ville, la création de nouveaux quartiers résidentiels ainsi que l’aménagement d’un mail piétonnier sur l’importante rue des Forges. En 1961, il a été l’un des acteurs de la création de l’Institut d’urbanisme de l’Université de Montréal, dont il fut le premier directeur, et du premier programme universitaire francophone en urbanisme au Québec. De 1961 à 1987, il a été professeur d’urbanisme et d’architecture à ce même institut.

Passage Yolène-Jumelle (à Montréal)

Ce nom désigne un passage situé dans l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, à Montréal. Ce passage relie la rue Buchan et la rue Jean-Talon Ouest.

On rappelle ici le souvenir de Yolène Jumelle (Port-au-Prince, Haïti, 1944 – Montréal, 2012), travailleuse sociale et juriste. Arrivée à Montréal en 1971, cette dernière a étudié la sociologie et le droit, et s’est consacrée tout particulièrement à la défense des droits de la personne. Elle a notamment contribué à la fondation de la Maison d’Haïti, du Centre de recherche-action sur les relations raciales et de la Maison des jeunes L’Ouverture. Elle est devenue juge en 1989 à la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada. En 1997, elle a été nommée juge au Tribunal administratif du Québec.

Chronique parue le 29 juillet 2021.

Date de la dernière mise à jour : 2022-05-18