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Au jeu!

Balle de baseball
© iStock

La saison régulière du baseball majeur est terminée et les séries de championnat sont amorcées.

Nous voici à quelques jours de la Série mondiale.

Intéressons-nous à trois anciens joueurs de baseball professionnel qui ont évolué à Montréal et dont le souvenir est rappelé dans notre toponymie.

L’un d’eux, dont on soulignera le 50e anniversaire de décès le 24 octobre prochain, a brisé un plafond de verre. Un autre a réalisé son rêve d’enfance en portant les couleurs des Expos de Montréal. Le dernier, enfin, surnommé « le Kid », a incarné le cœur et l’âme de ces mêmes Expos.

Pour savoir qui sont ces trois hommes et comment leur souvenir est rappelé dans notre toponymie, lisez ce qui suit.

Le premier est Jack Roosevelt Robinson (1919-1972), mieux connu sous le nom de Jackie Robinson. Celui-ci a écrit une page d’histoire, le 15 avril 1947, en devenant le premier joueur noir à évoluer dans la Ligue majeure de baseball depuis 1887. Il brisait ainsi l’interdiction posée alors par les propriétaires de clubs d’employer des joueurs noirs au sein des différentes équipes du circuit. Tout au long de sa carrière, Robinson a porté les couleurs des Dodgers de Brooklyn, qui ont déménagé depuis à Los Angeles. Sa carrière a été étincelante. Il a été l’un des grands du baseball majeur et un précurseur en matière de revendication des droits civiques aux États‑Unis.

Jackie Robinson.
Jackie Robinson portant l’uniforme
des Royaux de Montréal
© Wikipédia

Cela dit, en 1946, question de préparer les mentalités, les Dodgers ont fait jouer Robinson avec les Royaux de Montréal, leur club affilié. La présence de cette nouvelle recrue n’a pas créé de remous à Montréal. Au contraire, Robinson est même devenu l’idole de la ville. Grâce à lui, les Royaux ont remporté la Petite Série mondiale de la Ligue internationale au niveau AAA. Le lanceur Jean‑Pierre Roy, qui deviendra commentateur pour les matchs des Expos de Montréal, était alors son coéquipier. En accueillant Robinson au sein des Royaux, Montréal devenait ainsi la première ville d’Amérique du Nord à ouvrir les portes du sport professionnel à un athlète noir.

Le 15 avril 1997, soit 50 ans plus tard, le numéro 42 que portait Robinson a été retiré par toutes les équipes du baseball majeur. Il est à noter que la saison de Jackie Robinson avec les Royaux de Montréal a été désignée comme événement historique en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel du Québec.

À Montréal, le nom Place Jackie-Robinson désigne une place commémorative qui se situe à l’intersection de l’avenue De Lorimier et de la rue Ontario Est, là où se trouvait l’entrée du stade De Lorimier, domicile des Royaux.

Pour la petite histoire, le frère aîné de Jackie Robinson, Matthew, a remporté une médaille d’argent lors de l’épreuve du 200 m aux Jeux olympiques d’été de 1936, à Berlin. Il a terminé sa course derrière Jesse Owens, le grand athlète afro-américain connu comme le premier sportif noir de renommée internationale et comme le meilleur sprinteur de l’entre-deux-guerres.

Le deuxième joueur auquel nous nous intéresserons est Derek Aucoin (1970-2020). Ce dernier, un géant de 6 pieds 8 pouces, a réalisé son rêve d’enfance en devenant lanceur pour les Expos de Montréal en 1996, et ce, même s’il n’a pris part qu’à deux matchs. Par la suite, Derek Aucoin a travaillé comme analyste des matchs de la Ligue majeure de baseball à la télévision et il a animé des tribunes radiophoniques. Il a reçu la Médaille de l’Assemblée nationale du Québec en 2020.

Le nom Parc Derek-Aucoin désigne un parc situé sur le boulevard de la Grande-Allée, à Boisbriand, là où a grandi Derek Aucoin. On trouve dans ce parc des terrains de baseball et de basketball, un anneau de glace et des aires de jeux.

Derek Aucoin.
Pochette du livre
Derek Aucoin, la tête haute
© Les Éditions de l’Homme

Enfin, le dernier joueur dont il sera question ici est Gary Carter (1954-2012). Premier joueur des Expos de Montréal ayant été intronisé au Temple de la renommée du baseball, celui-ci s’est démarqué tant par ses prouesses sur le terrain que par son immense respect pour ses admiratrices et admirateurs. Surnommé « le Kid » à cause de son exubérance juvénile, il est considéré comme l’un des meilleurs receveurs du baseball majeur de tous les temps. Gary Carter a joué durant 11 saisons pour les Expos et il portait le numéro 8. Son souvenir est rappelé dans les noms Stade Gary-Carter et Rue Gary-Carter. Le premier désigne un stade de baseball dans le parc Ahuntsic de Montréal et le second, une voie de communication qui longe le parc Jarry, à Montréal, là où se trouvait le premier stade des Expos et où Gary Carter a soulevé les foules au début de sa carrière.

Pancarte du stade Gary-Carter.
Pancarte du stade Gary-Carter
© Wikipédia

Chronique parue le 20 octobre 2022.

Date de la dernière mise à jour : 2022-12-02

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