Chroniques
Deux faisceaux lumineux en lieu et place des tours jumelles du World Trade Center, à New York
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Les 20 ans passés depuis les attaques terroristes contre les États-Unis, qui avaient fait près de 3 000 morts, ont été soulignés samedi dernier. Cet événement est demeuré gravé dans les mémoires sous l’appellation d’attentats du 11 septembre.
Prenons prétexte de ce triste anniversaire pour nous remémorer des tragédies ayant eu lieu ici, au Québec. Dans notre histoire récente, des feux ont détruit certains de nos centres-villes, des glissements de terrain ont emporté des quartiers, des explosions ont pulvérisé des immeubles… Le souvenir de certains de ces drames est rappelé dans notre toponymie. Quelquefois, le nom de lieu retenu pour commémorer une tragédie correspond tout simplement à la date à laquelle celle-ci est survenue. Pour découvrir les tristes événements qui se cachent derrière les noms Place du 6-Mai-1950, Rue du 12-Novembre et Place du 1er-Mars-1965, lisez ce qui suit.
À Rimouski, le samedi 6 mai 1950, vers 18 h, un incendie s’est déclaré dans la cour à bois de la compagnie Price Brothers. À cause du vent qui soufflait ce soir-là jusqu’à plus de 100 kilomètres à l’heure, des tisons ont malheureusement atteint des maisons environnantes. Bilan : le tiers de la ville a été réduit en cendres. Environ 230 résidences et immeubles ont notamment été détruits, jetant plus de 2 350 personnes sur le pavé. De plus, l’hôpital, deux couvents, le palais de justice et la prison ont disparu au cours de cette nuit tragique, qui a reçu le surnom de « Nuit rouge ». Heureusement, il n’y a eu aucune victime à déplorer à cette occasion. En outre, la progression du feu s’est arrêtée à la cathédrale de Rimouski, qui a ainsi été épargnée.
En 2010, pour souligner le 60e anniversaire de cet incendie, la Ville de Rimouski a retenu le nom Place du 6-Mai-1950 pour désigner une place commémorative qui se trouve d’ailleurs tout près de la cathédrale.
En 1955, cinq ans après l’incendie de Rimouski, la ville de Nicolet a été frappée par deux drames. Le 21 mars, un incendie a détruit quelque 35 locaux commerciaux de son centre-ville. Puis, le samedi 12 novembre, à 11 h 50, un glissement de terrain s’est produit. En 10 minutes, plus de 250 000 mètres cubes de matière provenant des berges de la rivière Nicolet se sont retrouvés dans son lit. Des bâtiments majeurs tels que l’Académie commerciale et l’évêché ont alors été détruits. Si la chance a souri aux 40 écoliers de l’Académie commerciale, qui avaient quitté l’établissement quelques minutes avant la catastrophe, il n’en a pas été de même pour 3 personnes, mortes ensevelies dans les décombres. Par mesure de sécurité, la cathédrale, fragilisée, a été démolie dans les mois suivants.
Une voie de communication longe le parc qui a été aménagé par la suite sur les lieux ravagés. Son nom, Rue du 12-Novembre, permet à la population nicolétaine de ne pas oublier ce triste jour de 1955.
Le matin du lundi 1er mars 1965, vers 8 h, alors que les travailleurs étaient déjà partis et que les enfants s’apprêtaient à quitter leur logis pour l’école, une explosion de gaz naturel a pulvérisé trois immeubles et en a enflammé un autre à l’angle de la rue Bergevin et de la rue Jean-Milot, à LaSalle. Bilan : 28 morts, dont 8 femmes, 2 hommes ainsi que 14 fillettes et 4 garçons, près de 40 blessés et quelque 200 sinistrés.
Le nom retenu pour se souvenir de ce drame est Place du 1er-Mars-1965. Attribué en 2015, soit 50 ans après la tragédie, il désigne une place commémorative de l’arrondissement de LaSalle, à Montréal. Ce nom a aussi été choisi pour rappeler un autre drame similaire ayant eu lieu, encore une fois, à LaSalle. Le 28 août 1956, sur la rue des Oblats, une niveleuse a heurté une conduite de gaz, ce qui a provoqué une explosion qui a tué 7 personnes.
Chronique parue le 16 septembre 2021.
Date de la dernière mise à jour : 2022-05-18