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Un temps pour la reconnaissance

Un temps pour la reconnaissance

Attribuer le nom d’une personne à un lieu est une pratique courante, à preuve les noms de 318 personnes retenus pour désigner des lieux du Québec en 2022-2023. La majorité de ces noms de personnes apparaissaient pour la première fois dans la toponymie québécoise. Ce fut le cas du nom de plusieurs personnalités ayant une grande notoriété, comme l’anthropologue Serge Bouchard, l’humoriste Pierre Légaré et la chanteuse Carmen Campagne, qui a tant charmé les enfants. Ainsi, les noms Bibliothèque Serge‑Bouchard, Bibliothèque Pierre‑Légaré et Rue Carmen‑Campagne rappellent depuis peu leur souvenir.

Parmi toutes les nouvelles personnes dont le nom a fait sa première entrée dans la nomenclature toponymique officielle cette année, la plupart ont laissé une marque dans leur communauté ou leur région, ou encore dans leur domaine d’activité. Ces femmes et ces hommes méconnus, mais ayant fait des choses hors du commun, ont souvent eu un parcours de vie inspirant. La chronique de ce mois-ci présente d’ailleurs quelques-unes de ces personnes particulièrement dignes de mention.

Marie-Anne Fournier

En 1893, Marie-Anne Fournier (Montmagny, 1873 – Montréal, 1954) est entrée dans la congrégation de Notre-Dame sous le nom de sœur Sainte-Marie-Vitaline. Elle a participé, en 1905, à la création de l’école ménagère de Saint‑Pascal, dans le Bas-Saint-Laurent. En 1910, elle a été nommée supérieure de cette école, puis elle a été directrice des écoles ménagères de 1923 à 1931 et de 1932 à 1940. Elle a pris part à la rédaction de nombreux ouvrages, dont La cuisine raisonnée. Ce livre, publié une première fois en 1919, a été édité 14 fois. Il a d’abord été conçu comme un manuel scolaire pour les jeunes filles. Aujourd’hui, vendu à plus de 500 000 exemplaires, ce classique de la cuisine fait partie du patrimoine québécois. Une rue de Saint‑Pascal rappelle le souvenir de Marie‑Anne Fournier.

Sœur Sainte-Marie-Vitaline
Source : Musée régional de Kamouraska

 

Logo des Jeux paralympiques
Source : Wikipédia

Gary Longhi

Gary Longhi (Montréal, 1964 – id., 2020) était un cycliste paralympique québécois. Sa vie a basculé quand il a été victime d’un accident de motocyclette, à 19 ans. À Séoul, en 1988, Gary Longhi a été le premier cycliste québécois à prendre part aux Jeux paralympiques.

Aux Jeux paralympiques de Barcelone, en 1992, il a remporté la médaille d’argent au contre-la-montre de 5 km. En 1996, aux Jeux d’Atlanta, il a remporté l’or au contre-la-montre et le bronze à la course de 20 km. Il a été le porte-drapeau du Canada aux Jeux paralympiques de Sydney, en Australie, en 2000. En 2017, il est devenu le premier paracycliste à être intronisé au Temple de la renommée du cyclisme canadien.

Le parc près duquel Gary Longhi a habité dans l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, à Montréal, porte aujourd’hui son nom.

Rhoda et Rhona Wurtele
Source : Wikipédia

Rhona Wurtele

Rhona Wurtele (Saint-Lambert, 1922 – Montréal, 2020) et sa jumelle identique Rhoda Wurtele, toujours vivante, sont des pionnières du ski alpin.

Les sœurs Wurtele se sont initiées au ski à l’âge de cinq ans sur les pentes du mont Royal, à Montréal. Au cours des années 1940 et 1950, elles ont dominé dans les compétitions de ski alpin féminin en Amérique du Nord. Elles se sont aussi illustrées en Europe.

En 1948, Rhona et Rhoda Wurtele ont été les premières femmes à représenter le Canada en ski alpin sur la scène olympique. Elles formaient alors à elles seules l’équipe féminine canadienne aux Jeux olympiques de Saint-Moritz, en Suisse. Après leur carrière sportive, les jumelles Wurtele se sont consacrées à l’enseignement du ski alpin, transmettant leur passion pour ce sport à des jeunes pendant plus de 50 ans. Dès 1956, elles ont mis sur pied les Ski Jays, une des premières écoles de ski pour enfants en Amérique du Nord. Le club pour jeunes filles Ski Chicks et le club pour femmes Twinski ont suivi.

Précisons que Rhona est la mère de Christopher, de Margie et de Jere Gillis. Les deux premiers ont connu une brillante carrière en danse alors que le dernier a été joueur de hockey professionnel. Quant à Rhoda, elle est la mère de John Eaves, champion du monde de ski acrobatique.

Une rue d’Acton Vale, où les jumelles Wurtele ont passé leurs étés dans la maison de campagne familiale, a été désignée sous le nom de Rue Wurtele.

Chronique parue le 22 juin 2023.

Date de la dernière mise à jour : 2023-08-08