Chroniques
Débarquement de Normandie1
Ces strophes d’une chanson de Trenet, inspirée d’un poème de Verlaine, furent prononcées par Radio Londres pour informer la Résistance française qu’il fallait saboter les voies ferrées allant vers la Normandie pour les rendre inutilisables par les Allemands. La première strophe fut entendue le 4 juin 1944, et la seconde, le lendemain. Le débarquement de Normandie eut lieu le 6 juin, le fameux jour J. Pour en savoir plus sur cette opération militaire qui s’est déroulée il y a 70 ans et à laquelle les Québécois ont participé, et pour connaître son incidence dans notre toponymie, lisez ce qui suit.
Le 6 juin 1944, une armada de plus de 6000 navires des forces alliées arrive en Normandie. Quelque 150 000 soldats participent à l’opération, dont 14 000 Canadiens. Les Québécois se trouvent principalement dans le Régiment de la Chaudière, dans le Régiment de Maisonneuve et dans les Fusiliers Mont-Royal. Tous les soldats, pays confondus, passent à l’attaque le long d’un front de 80 km sur les plages de Normandie. Les Canadiens prirent d’assaut une plage connue sous le nom de code Juno. Environ 5000 Canadiens perdirent la vie durant la bataille de Normandie, qui dura 85 jours. Cet épisode ouvrait la porte à la victoire des Alliés.
Carte de la Normandie2
La bataille de Normandie a fort marqué le Québec. Pour preuve, 29 toponymes en sont inspirés. Ainsi, les lieux des batailles où se sont illustrés les Canadiens sont immortalisés dans dix toponymes. Relevons, entre autres, Rue d’Arromanches (à Boucherville), Rue de Bayeux (à Sherbrooke), Rue de Caen (à Québec) et Bernières (un secteur de Lévis). Il est intéressant de noter que ce secteur de Lévis fut d’abord une municipalité. Son nom avait été volontairement choisi pour rappeler Bernières-sur-Mer en Normandie, là où débarquèrent les régiments de la Chaudière et de Maisonneuve, dont nombre de soldats venaient de la rive sud de la région de Québec.
Le Régiment de la Chaudière, à lui seul, est rappelé quatre fois pour ses exploits. À Québec, une voie de communication est dénommée Boulevard de la Chaudière.
Enfin, bien sûr, les militaires ne sont pas oubliés : le souvenir de onze d’entre eux, ayant pris part à la bataille de Normandie, est évoqué dans des noms de lieux. Relevons les toponymes Mont Mathieu (à Saint-Gabriel-de-Valcartier), Rue René-Ouellet (à Chambord) et Rue des Frères-Paré. Ce dernier nom rappelle trois frères de Sainte-Marie, en Beauce, qui ont été soldats au Régiment de la Chaudière : Viateur (1917-1944), Daniel (1920-1945) et Yvon (1922-2010).
1. © Wikipédia, l'encyclopédie
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2. © Commission de toponymie
Chronique parue le 3 juin 2014
Date de la dernière mise à jour : 2020-12-29